Dans les rues de Lokossa hier : Des manifestants réclament la lumière sur la gestion de Dakpè Sossou
(L’actuel maire Pierre Awadji également décrié )
Une foule de manifestants étaient dans les rues de la commune de Lokossa hier mercredi 29 août 2018. Objectif, exprimer leur mécontentement face à des faits de malversations reprochés à l’ancien maire de Lokossa, Dakpè Sossou, aujourd’hui député et soutien du gouvernement Talon. Les manifestants invitent le Chef de l’Etat à se saisir du dossier, abordé déjà par la presse, en vue de la manifestation de la vérité. C’était à travers une marche qui s’est déroulée sous la houlette de dix conseillers de la commune.
Les rues de Lokossa étaient noires de monde hier. Des manifestants de la cité des Kotafons, sous la houlette des conseillers communaux : Valère Doguè, Dohènou Sossou, Idelphonse Sahènou, Sévérin Hounsou, Félix Alowanou, Pierre Assogba, Nicolas Kouyè, Gérard Kakpo, félix Sozèhouè et Raphaël Sozangbé, ont parcouru différents quartiers de la ville, depuis la maison des jeunes pour échouer à la Préfecture, en passant par le tribunal, la mairie, le Chd Mono… Dans leur déclaration, ils dénoncent la gestion de la commune de Lokossa faite par l’ancien maire. Selon le porte-parole, Valère Dogué, des « pratiques peu orthodoxes » ont eu droit de cité dans la commune de Lokossa sous la gestion de Dakpè Sossou, alors maire de la commune. Fort de cela, la foule de manifestants demande au mis en cause d’aller répondre des faits qui lui sont reprochés. « La population de Lokossa exige le retour des fonds (…) Il ne sera pas le premier parlementaire dont l’immunité sera levée dans une telle circonstance », martèle le porte-parole. Et de poursuivre : « Et c’est particulièrement sur cette situation, que Lokossa attend la réaction de son excellence Patrice Talon». Le chef de l’Etat est ainsi invité à étendre ses actions de lutte contre la corruption à la commune de Lokossa où visiblement certains qui ont géré les ressources publiques semblent ne pas être inquiétés. En tout cas, c’est le constat fait aussi par la population qui a battu le macadam ce mercredi à Lokossa.
La gestion du maire Pierre Awadji aussi décriée
Au nombre des dénonciations faites hier par la foule de manifestants à Lokossa, figure la gestion de l’actuel locataire de l’hôtel de ville. Le porte-parole, Valère Doguè a d’abord déploré la gestion clanique faite de la commune. Selon, lui, pour assurer ses arrières, l’ancien maire Dakpè Sossou a œuvré pour l’élection de Pierre Cocou Awadji, son beau-frère et son directeur de cabinet comme son successeur. « On en a marre, ça suffit, trop c’est trop », ont scandé les manifestants, contestant la gestion de M. Awadji. En effet, ils ont fait cas entre autres, de l’achat de véhicules d’occasion au prix de neufs, sans l’aval du conseil communal ; de l’achat d’un bulldozer hors d’usage à plus de 173 000 000 fCfa et dont la procédure ne respecte aucune norme de la procédure de passation de marchés publics, la perception frauduleuse de 10 000 fCfa contre ticket de recasement chez les sinistrés dans le cadre de dédommagement des riverains de la route Co-lo-do (Come Dogbo Lokossa) sans les reverser dans la caisse de la commune malgré l’interdiction par les cadres du ministère des infrastructures. Les manifestants qui ont profité pour affirmer leur soutien aux actions du Chef de l’Etat notamment sa lutte implacable contre la corruption, le souhaitent qu’elle se poursuive sans deux poids deux mesures. Ils l’invitent à cet effet, à prendre au sérieux leur déclaration faite sur la base de preuves qu’ils détiennent. Aussi, l’invitent-ils à se saisir du rapport de la commission de l’inspection générale des finances afin de situer les responsabilités. Le collectif des conseillers ayant pris part à la marche a réitèré, pour finir, son soutien aux réformes du Chef de l’Etat, notamment celle engagée dans le secteur de la santé et le projet asphaltage dont bénéfice la commune de Lokossa.
Mike MAHOUNA