C’est un vrai butin qui a été découvert le mardi 10 octobre 2018 à Cotonou. Il s’agissait de cinquante-neuf (59) morceaux d’ivoires pesant environ 183 kg saisis par les agents de la Direction Générale des Eaux, Forêts et Chasse (DGEFC) et ceux de la Police judiciaire. C’est un résultat fort du Gouvernement de la Rupture engagé contre le trafic illicite des animaux sauvages. Des informations qui nous sont parvenues, la Police a mis la main sur les auteurs de la transaction dans un hôtel à Cotonou, capital économique du Bénin. C’était avec l’appui technique du programme Appui à l’Application des Lois sur la Faune et la flore (AALF-Bénin). L’éléphant estune espèce intégralement protégée par la législation au Bénin et au plan international. Nul n’a le droit de détenir des trophées de cette espèce catégorisée en A, en annexe 1 de la loi n°2002-16 du 18 octobre 2004, portant régime de la faune en République du Bénin. L’article 153 de la loi citée plus tôt punit d’une amende de 100000 à 500 000F et/ou d’un emprisonnement de 3 mois à 3 ans quiconque fait circuler des trophées ou des dépouilles sans certificat d’origine. Or, les auteursde la transaction n’ont aucun certificat, et ont circulé avec ces produits dans laville de Cotonou. L’article 154 sanctionne d’une amende de 300 000 à 800 000Fet/ou d’un emprisonnement de 6 mois à 5 ans quiconque importe, exporte, réexporte ou commercialise des animaux sauvages ou leurs trophées et dépouilles en dehors des cas permis. L’article 166 punit les complices comme les auteurs principaux et les condamne solidairement aux amendes, frais dommages-intérêts et restitutions. C’est donc un secret de polichinelle que les auteurs de cette commercialisation illicite manquée ont des comptes à régler avec la justice béninoise qui certainement ne manquera pas de jouer sa partition dans le dossier. Car, les activistes dans la lutte contre les crimes environnementaux œuvrent pour « Tolérance Zéro », pour tout forfait commis sur les animaux. Des structures n’ont pas cessé de montrer que le trafic d’ivoires et celui des espèces intégralement protégées, est illicite et dépeuple les réserves animalières. Puisque ce trafic porte entorse au tourisme que prône le gouvernement actuel, il urge que ce dossier fasse objet d’un suivi rigoureux pour que les auteurs soient sévèrement punis.
Mike MAHOUNA