Aujourd’hui, mardi 30 octobre 2018, la conférence “G20- Compact with Africa” (CwA), sera organisée avec la participation d’éminentes personnalités internationales.
Le but est le suivi des engagements proclamés (1), lors de la conférence de 2017 qui jettera un regard nouveau sur le Pacte avec l’Afrique (Cwa) (2)
1.Les engagements proclamés.
A l’occasion du son derniers ommet à Hambourg, le G-20 s’est engagé à soutenir l’initiative allemande «Compact with Africa» (CWA), dont l’objectif est de stimuler l’économie du continent africain à travers la mobilisation de capitaux privés pour financer de d’importants investissements dans les infrastructures. Il avait été aussi question de soutenir les réformes économiques dans nombre de pays africains et de coordonner leurs programmes d’assistance technique et leurs interventions, afin de garantir plus d’efficacité à leurs actions. Il a été aussi question d’encourager les sociétés du G-20 à investir dans les pays de l’initiative qui ont adhéré à l’initiative. Au départ, quatre pays africains ont adhéré à cette initiative, à savoir la Tunisie, le Maroc, le Sénégal et le Rwanda. Actuellement, le nombre des pays bénéficiaires est porté à onze, avec l’adhésion du Bénin, de la Côte d’Ivoire, de l’Egypte, de l’Ethiopie, du Ghana, de la Guinée et du Togo.
Le G-20 regroupe 20 membres (19 Etats et l’Union européenne) : Afrique du Sud, Allemagne, Arabie Saoudite, Argentine, Australie, Brésil, Canada, Chine, Corée du Sud, États-Unis, France, Inde, Indonésie, Italie, Japon, Mexique, Royaume-Uni, Russie, Turquie, Union européenne.
La carte d’identité du G-20 impressionne : ses Etats membres représentent 85% du PIB mondial, deux tiers de la population mondiale, 75% du commerce mondial, 80% de l’investissement global, 92% des dépenses mondiales. C’est dire, que le partenariat est important. Loin de la coupe aux lèvres, il y a des inquiétudes à soulever.
2. Un nouveau regard sur le pacte avec l’Afrique
C’est la nouvelle méthodologie qui permet de mettre en relief la pertinence de ce partenariat. En effet, à cette conférence, chaque pays aura l’opportunité de présenter les principaux avantages et privilèges accordés aux investisseurs étrangers pour faire apprécier le potentiel économique au niveau de chaque pays. Il n’y a pas de meilleure pédagogie que l’exemple. Voilà pourquoi il sera tenu grand compte “des success stories des investisseurs privés déjà implantés dans les pays africains de l’Initiative afin qu’ils exposent leurs propres expériences. On sait par exemple, que la Tunisie donnera la parole au groupe “Leoni”, fournisseur mondial de câbles, qu’on considère comme étant le plus grand employeur privé, avec près de 18 mille employés, dans toute la Tunisie avec une perspective de création de 5 000 nouveaux emplois, dans quelques années. Cela, c’est du concret. Le Bénin, la Côte d’Ivoire, la Guinée et le Togo gagneraient à présenter des « success stories » motivants que de tendre la main.
On ne doit pas perdre de vue, l’équation de mobilisation du capital pour financer des grands projets dans les pays de l’Initiative. Une étude de Robert Kappel et Helmut Reisen de Friedrich Ebert, -2017- rapporte que :« environ 100 milliards de dollars par an devront être investis dans les dix à quinze prochaines années pour couvrir les besoins essentiels: électricité,routes,liaisons fluviales et maritimes, systèmes de transport urbains et ruraux,ports et aéroports ».
Le rapport avertit que des investissements de cette ampleur dépassent les moyens de l’aide publique au développement. Le G20 espère donc attirer des investisseurs privés tels que les fonds de pension et les compagnies d’assurance.Cependant, ils n’investiront que lorsqu’ils auront l’assurance d’un certain taux de rendement.Cette perspective étant irréaliste dans les pays pauvres, des subventions et des garanties sont donc nécessaires. Les documents du CWA révèlent que les investisseurs ont des taux d’intérêt garantis de 4 à 4,5%. C’est cela la grande inquiétude.
Par H-Tauyé
Juri-Journaliste