La situation politique nationale marquée par des détentions et exiles politiques préoccupe au plus haut niveau L’Organisation pour la défense des droits de l’homme et des peuples (Odhp), dirigée par Maître Aboubacar Baparapé. Elle a initié à cet effet, le comité de soutien aux détenus et exilés politiques (Csdep). Son installation a eu lieu mercredi 7 novembre 2018 au Codiam à Cotonou.
Le but du comité de soutien aux détenus et exilés politiques (Csdep), est d’apporter son soutien sous toutes les formes aux « victimes de l’agression du pouvoir » dont le seul crime est d’oser exprimer tout haut, ce que d’autres pensent et vivent tout bas. Le comité entend donc œuvrer à la libération des détenus et au retour des exilés politiques. Le comité s’attèlera donc à apporter son soutien à ces victimes par diverses actions en vue de soulager leurs familles et maintenir haut leur moral. Le comité s’emploiera également à faire du lobbying auprès de toutes les autorités du Bénin, y compris le Chef de L’État, en vue de la libération immédiate et sans condition, des détenus politiques et le retour dans les mêmes conditions des exilés politiques.
L’heure est grave et urge d’en saisir toute la dimension, s’armer de courage pour mener le combat face à la ruse et la rage dira Maître Aboubacar Baparapé , président d’honneur du comité à la cérémonie d’ouverture. Selon ses explications, quelques mois après le plébiscite de Patrice Talon à la magistrature suprême du Bénin, le peuple a déchanté notamment avec la mesure de suppression des mouvements étudiants. Il s’en est suivi plusieurs autres actes attentatoires à la démocratie, aggravés par des détentions et persécutions politiques. Ce qui a inspiré la création du comité. Il a appelé tous les Béninois épris de paix et de justice, à se joindre au mouvement pour le salut du peuple. « Notre pays vit aujourd’hui l’une des pages les plus sombres de son histoire », a déclaré la présidente du comité, Françoise Holonou pour sa part. A l’en croire, trente (30) ans après la période du Prpb, le Bénin retourne à ce triste passé. Elle n’en veut pour preuve que les arrestations de Laurent Mètongnon, Atao Hinnouho, Sabi Korogoné, et beaucoup d’autres condamnés pour avoir dénoncé la gouvernance « autocratique du Bénin », et beaucoup d’autres cadres y compris des opérateurs économiques forcés à l’exile pour avoir osé défendre la démocratie, dont notamment Valentin Djènontin, Léonce Houngbadji, Sébastien Ajavon, Komi Koutché, Léhady Soglo, Simplice Codjo, Fatouma Amadou Djibril, Martin Rodriguez, Francis Loko et autres . Elle a aussi lancé un vibrant appel à tous les Béninois vivant à l’intérieur comme à l’extérieur du pays, à se mobiliser pour soutenir les détenus et exilés politiques afin de rétablir les acquis démocratiques. Le comité a reçu le soutien de plusieurs personnalités dont notamment : Amos Elègbè, Paul AssèIko, Naomi Azaria, Gilbert Kouéssi, Cécil Adjévi, Mathurine Sossoukpè, Paul Hounkpè et autres.
Th. A.