L’efficacité des décisions du gouvernement est examinée depuis hier 28 novembre 2018 dans le cadre d’un workshop à Cotonou. C’est une rencontre organisée par l’Association béninoise de droit constitutionnel (Abdc) soutenue par la Fondation Friedrich Ebert.
Près de deux ans et demi après la prise du pouvoir d’Etat par le régime de la Rupture, l’Abdc a décidé de faire un bilan des actions menées jusque-là. Elle a réuni à cet effet des universitaires, des acteurs de la société civile et des politiques autour d’un grand thème : « L’efficacité des décisions gouvernementales au Bénin : Quels impacts sur les citoyens?». Hier mercredi, c’est l’Agrégé d’économie Albert Honlonkou qui a présenté la première communication intitulée : « La politique gouvernementale au plan macroéconomique». A l’entendre, ces dernières années, les ressources intérieures ont augmenté, la pression fiscale est relativement faible et on note une certaine amélioration de la croissance économique. Pour lui, le partenariat public-privé est une bonne mesure adoptée par le gouvernement puisqu’il permet aux acteurs privés d’évaluer avec une certaine crédibilité certains choix du gouvernement. Le Professeur d’économie montrera que contrairement à ce qu’on peut croire, il y a une réduction de la pauvreté ces dernières années. Un bilan économique plutôt bon que le discutant Simon Narcisse Tomety a contesté. Pour lui, on n’a pas l’impression que les Béninois vivent bien. Il soutiendra également que les entreprises créatrices de la valeur ajoutée sont rares au Bénin et qu’on ne peut attribuer aucune pensée économique au gouvernement actuel. La deuxième communication portait sur « Les dividendes sociaux des politiques gouvernementales». C’est le consultant électoral Clotaire Olihidé qui a présenté ladite communication. Tout en citant la cantine offerte aux écoliers des zones déshéritées, il a fait savoir que les réformes engagées porteront leurs fruits après plusieurs mois. Une réponse critiquée par le discutant Ralmeg Gandaho pour qui les actions en cours auront difficilement d’impact social. A l’entendre, le fort taux de croissance annoncé n’est pas inclusif. Une troisième communication ayant pour thème : « Les réformes politiques du gouvernement : Portée et impact» a été animée au cours de la même journée. En lançant les travaux hier mercredi, le président de l’Abdc, le Professeur Frédéric Joël Aïvo a déclaré qu’il s’agit d’apprécier l’impact socio-économique des décisions du gouvernement sur le peuple et d’évaluer la portée des réformes politiques sur le peuple afin de proposer de nouvelles approches pour le reste du quinquennat. Dans son mot de bienvenue, le Représentant Résident de la Fondation Friedrich Ebert, Hans Joachim Preuss a, quant à lui, montré que c’est un creuset d’échanges qui jouera un rôle fondamental. A l’entendre, il n’y a pas de démocratie si les citoyens ne critiquent pas les actions publiques. « La véritable gouvernance démocratique dépend des relations entre gouvernants et gouvernés», a-t-il fait savoir pour souligner l’utilité du débat citoyen dans tout processus de démocratisation. Les travaux se poursuivent et prendront fin ce jeudi.
Mike MAHOUNA