Déclaration de la Confédération syndicale des travailleurs du Bénin (Cstb)
17 septembre – 17 décembre 2018, bientôt trois (03) mois que la rentrée scolaire 2018-2019 a eu lieu au Bénin. Pendant toutes ces périodes, les enseignants vacataires qui représentent plus de 80 % de l’effectif des enseignants de l’Enseignement Secondaire Technique et de la Formation Professionnelle n’ont reçu aucun franc de leurs émoluments. Rappelons aussi que pour l’année scolaire 2017-2018, l’Etat reste toujours devoir à des milliers de ces enseignants, les frais de vacations des mois de juin et juillet. Ils n’ont droit à rien pendant toutes les vacances de la part de l’Etat béninois. Ils ne bénéficient pas non plus des diverses primes de rentrée de 109.600 F à chaque enseignant permanent par an. Imaginons donc à leur place l’état psychologique et matériel dans lequel ils se retrouvent. Ces braves prestataires de service croupissent sous le poids de la dette et son livrés à la misère. Certains d’entre eux sont morts, d’autres ont perdu leurs enfants et leurs épouses faute de moyen pour les soins et pour la suivie. Ils sont obligés, pour certains, de s’abonner à crédit aux vendeuses de nourriture. Ils sont livrés à toutes ces misères et pourtant c’est eux qui instruisent les fils de tout le peuple. On ne peut que leur donner raison par rapport à leur protestation à travers les divers boycotts des devoirs notés dans les Collines et dans le Zou.
Face à tout ceci, le gouvernement du Président Patrice TALON donne l’impression de trouver du plaisir à voir des hommes souffrir. Sinon, comment comprendre cette attitude du ministre de l’enseignement secondaire KAKPO Mahougnon qui ne se presse pas les pas pour résoudre un problème aussi urgent et important qu’est la satisfaction des besoins des enseignants en général et des vacataires en particuliers ?
Où sont passés les 12,5 milliards qui seraient destinés aux enseignants pour que les vacataires ne voient pas la couleur de ces sous jusqu’à présent ?
Au lieu de se pencher sur la réelle résolution des problèmes de l’école au secondaire, le ministre KAKPO Mahougnon s’attèle à prendre des actes juridiques qu’il remet en cause quelques jours plus tard : Arrêté sur le port obligatoire du kaki ; Arrêté de déchargement et de nomination de certains censeurs et Directeurs ; arrêté qui fixent les émoluments des vacataires de 1.500 F à 1.800 F, voire 2.500 F.
Au vu de tout ce qui précède, l’école ne peut pas ne pas être bloquée car les sachants des sciences de l’éducation savent bien que la présence physique d’un enseignant en classe n’est pas synonyme de la transmission du savoir aux apprenants dans les conditions requises.
Face à tout ce qui précède, des soutiens du gouvernement en milieux syndicaux clament que le gouvernement a réussi une rentrée apaisée contribuant ainsi à faire asseoir un régime d’esclavage.
La CSTB manifeste son opposition à cette gouvernance du Président Patrice TALON et soutient les vacataires dans les diverses luttes pour la satisfaction de leurs revendications. Elle appelle aussi tous les parents d’élèves, les élèves, les enseignants à soutenir les vacataires et à se lever pour exiger la résolution de tous les problèmes de l’école. Elle demande à tous ses syndicats de base, à ses USD et USC de prendre des positions pour soutenir les vacataires.
Seule la lutte paie !
Cotonou, le 29 novembre 2018
La Secrétaire Générale Confédérale Adjointe
Mathurine SOSSOUKPE.-