Dans la plupart des démocraties africaines, c’est toujours un défi pour l’opposition en période électorale de parler d’une seule voix face à un pouvoir même chancelant. On en a encore la preuve en République démocratique du Congo. Contrairement à ce que d’aucuns pensent, le Bénin n’échappe pas à la règle. A quelques mois des législatives, le virus de la division qui fait rage au sein de la Mouvance autour du chef de l’Etat, n’épargne pas l’opposition. Mais les leaders sont conscients du danger qu’il y a à aller aux élections en rangs dispersés. D’où les multiples appels à l’Union.
Au conseil national extraordinaire des Fcbe, le principal message à retenir, c’est l’appel à une liste unique de l’opposition pour les législatives. Invité, le représentant du parti Usl a délivré un discours dans le même sens. Au parti Restaurer l’espoir de Candide Azannaï, le message est le même. Le député Guy Mitokpè se fait apôtre de la nécessaire unicité de l’opposition aux législatives. Sans oublier la Renaissance du Bénin aile Léhady Soglo qui, depuis Paris, serait en train de travailler dans ce sens. C’est dire que les leaders actuels de l’opposition sont conscients de la nécessité de se mettre ensemble. Seulement, ces appels qui se multiplient ne révèlent-ils pas plutôt un malaise ? On a tendance à croire que pour le moment, le chemin qui mène à cette union tant souhaitée est encore parsemé d’embûches.
Face aux blocs de la Mouvance qui naissent chaque week-end, d’aucuns se demandent où en sont les tractations au niveau de l’opposition. Le calme plat observé de ce côté cache en réalité une guerre de logo et de positionnement. A ce jour, les leaders de l’opposition n’ont pas encore réussi à s’entendre sur l’essentiel. Même si l’idée est de plus en plus admise de tous que seul un Bloc unique de l’opposition peut affronter efficacement les multiples blocs de la Mouvance lors des législatives, l’unanimité n’est toujours pas faite autour du logo et des têtes de liste dans les 24 circonscriptions électorales. Le consensus tarde à se faire et le fait que certains leaders soient contraints à l’exil, n’arrange pas les choses. Dans ces conditions, la partie qui se sent en force a tendance à profiter de la situation de fragilité des autres pour imposer ses choix. Et c’est à ce niveau que les discussions achoppent même si les forces en présence savent qu’il faut éviter à tout prix la cassure. Ils n’ont d’ailleurs pas le choix. Face à une mouvance qui se désagrège, le salut de l’opposition réside dans l’unité.
B.H