Dans le cadre du projet ‘’Du théâtre à l’éducation civique », une mise en scène d’environ une quinzaine de minutes a servi de prétexte pour dénoncer les relations intimes entre enseignants et apprenants. Par ailleurs, le spectacle a aussi permis de prévenir contre le danger de l’avortement. Les élèves ont été édifiés vendredi 21 décembre 2018 au Ceg Houéyiho de Cotonou.
A l’école du théâtre. Une irruption violente sur scène et le fou y installe un poste téléviseur ‘’transparent’’, fabriqué avec du bois, dont la source d’énergie est le vent. Un appui long sur la télécommande ! Deux jeunes filles rejoignent la scène, suivie par une troisième de la même génération, toutes en classe de 4e. Le sujet objet de discussion : Sandra peut-elle accepter les avances de son professeur de biochimie ? Les avis divergent. Grâce est favorable, et entrevoit déjà les dividendes. L’argent et les bonnes notes que Sandra pourrait obtenir du fait de cette relation. Mais Akwa crie sacrilège : ‘’une élève ne doit en aucun cas entretenir ce genre de relation avec son professeur’’. Sandra finit par se pencher du côté des avantages. Abel, le professeur se montre plus convaincant. Une promesse d’achat de portable, de l’argent, et il conduit sa proie derrière les rideaux. Le fou interagissait par des commentaires. Dès qu’il juge opportun d’apprécier le comportement ou les gestes de tel ou tel acteur, la télécommande suffit à imposer un arrêt sur image. La suite, Sandra revient sur la scène, triste, la main au ventre, des cris de détresses, prit son portable, fit appel à ses amis pour leur annoncer la mauvaise nouvelle. Une grossesse non désirée, et Abel disparut, du moins il ne répond plus aux appels de sa bien-aimée. Grâce et Akwa volent au secours de Sandra. Une dispute opposa les deux jeunes filles. Akwa rend responsable Grâce des mésaventures de leur amie. Grâce lance qu’un avortement suffirait pour un retour à la normale. Les deux quittent la scène à la recherche d’une officine de pharmacie pour se procurer les médicaments qui pourraient soulager les douleurs de Sandra. Mais elles reviendront découvrir son corps sans vie. Les secondes qui ont suivi leur départ, Sandra saisit une boîte de médicaments et avala tout le contenu. De vives douleurs l’obligèrent à rouler au sol avant de s’éteindre sur un hurlement. Ce fut la fin d’une aventure qui ne lui aura produit que du noir. « J’opte pour le djihadiste pour combattre l’incivisme et mon arme, c’est le théâtre… », a conclu Sébastien Davo, coordonnateur du projet ‘’Du théâtre à l’éducation civique’’ qui forme les enfants à l’art de la planche, sur des thématiques précises aux fins d’éduquer, de dénoncer des maux qui minent la société. La pièce de théâtre présentée au Ceg Houéyiho, qui porte donc sur le harcèlement sexuel en milieu scolaire, est une restitution, mise en scène par Adonon Odjo Isaac, sous la supervision de Barnabé Ayosso. Bill Rhetice y était dans le rôle de Grâce, Agbadjigan Abel dans celui du professeur. Méya Vanessa a assuré le personnage de Sandra, Tonouikouin Christelle, celui de Akwa.
Teddy GANDIGBE