Le procès sur le scandale financier Icc-Services s’est poursuivi ce mercredi, 16 janvier 2019 à la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet). A la barre, Séverine Lawson continue de dévoiler certains pans de la gestion de la crise tandis qu’une assignation à comparaitre a été adressée à l’ancien procureur de la République, Justin Gbènamèto…
Les avocats déplorent le fait que ceux qui devraient éclairer la Cour sur le scandale continuent de faire économie de vérité et ceux de l’Etat béninois exigent que tous les membres des commissions et comités ayant travaillé sur la gestion de la crise comparaissent. « Nous sommes à un point culminant de ce procès avec la présence de Mme Lawson. Si nous ratons le coche, nous aurons raté les objectifs de ce procès…Je suggère qu’on confronte les représentants des différents comités pour faire jaillir l’étincelle », plaide Me Olga Anassidé. Une préoccupation jugée pertinente par le Président de la Cour, Cyriaque Dossa qui indique que le responsable de la commission autonome d’enquête judicaire, l’ancien procureur de la République, Justin Gbènamèto a bien été déjà convoqué. Invitée à s’expliquer sur les émoluments perçus pour les travaux du comité de suivi de la crise, l’ex Agent judicaire du Trésor, Séverine Lawson estime n’avoir rien perçu et affirme que l’Etat béninois lui doit environ 20 millions de francs CFA qu’elle va probablement réclamer. Selon ses dires, les membres du Comité percevaient des rémunérations, mais elle n’a rien perçu. Plus loin, Sévérine Lawson fait comprendre à la Cour que c’est courant 2013, qu’un arrêté fixant ses émoluments mensuels à 500 mille fracs CFA est sorti. Malgré cet arrêté, elle déclare n’avoir rien reçu jusqu’à nos jours. Invitée à expliquer la raison pour laquelle, elle n’a rien pris, Sévérine Lawson évoque son désintéressement aux avantages pécuniaires. Mais, elle ne compte plus rester les bras croisés face à ce que lui doit l’Etat béninois. Visiblement, les questions de la Cour viennent de la sortir de sa « torpeur ». C’est pourquoi elle promet réclamer ses 20 millions de francs CFA à l’Etat comme le total de ses émoluments pour le travail fait dans le cadre de la gestion de la crise Icc-Services. A ses dires, c’est le gouvernement, à travers le comité de crise, qui a mis les moyens à la disposition du comité de suivi pour son fonctionnement, mais elle ne sait pas combien. Après deux ans – 2012- et après avoir déposé le rapport, l’Etat a demandé de mettre terme à la participation des autres membres étant donné que l’essentiel du travail a été déjà fait, d’après les explications de la présidente. Pour Sévérine Lawson, ce n’est pas un secret, c’est le ministère des finances qui a géré ces fonds. La Cour annonce qu’elle va faire venir le régisseur pour dire quelles ont été les primes des membres des différentes commissions mais surtout quelle a été la source de l’argent qui a servi à les payer. Les débats se sont poursuivis sur les chiffres fournis par l’Insae concernant la liste des déposants, le montant dû par Icc-services et autre. Le procès se poursuit ce jeudi, 17 janvier 2019.
Aziz BADAROU