36ème Conseil syndical confédéral de la Cosi-Bénin : Chadaré demande à Talon de se mettre au-dessus de la mêlée
(La cotisation syndicale aussi en débat)
La Confédération des organisations syndicales indépendantes (Cosi) du Bénin a organisé, vendredi 5 avril 2019, à la bourse du travail de Cotonou, son 36ème Conseil syndical confédéral. Instant pour Noël Chadaré devant ses syndicats affiliés, de revenir sur : l’amenuisement du mouvement syndical, la posture que devrait adopter le Président de la république dans la crise préélectorale actuelle qui secoue le Bénin et le problème de cotisation interne auquel, son organisation syndicale fait face.
La Cosi-Bénin ne se remet pas toujours de certaines lois votées au parlement depuis l’avènement du régime de Patrice Talon et qui touchent directement les travailleurs. Dans sa prise de parole, Noël Chadaré s’est une fois encore rappelé ces lois et leurs conséquences sur la lutte syndicale au Bénin. « La loi sur le droit de grève, la loi sur l’embauche et d’autres lois que vous connaissez tous ont aujourd’hui réduit la marge de manœuvre de tous les travailleurs, dans la défense de leurs droits. Elles ont créé la démotivation des militants au point où certains ont même perdu la foi en la lutte syndicale. Face à ce mal, nous avons l’obligation de choisir si nous devons continuer d’exister ou pas. La réponse est sans doute oui mais vous travailleurs devez désormais avoir le moral assez haut pour des actions stratégiques, planifiées et astucieuses, afin de vaincre cet obstacle créé par Patrice Talon et ses députés », affirme-t-il. En ce qui concerne la situation politique actuelle du pays, le Secrétaire général du Cosi-Bénin a longuement abordé les péripéties autour des élections législatives du 28 avril prochain. A l’entendre, c’est pour la première fois au Bénin à moins d’un tremblement de terre, que l’opposition est exclue d’une élection. « Le Chef de l’Etat a demandé aux députés le 6 mars dernier, d’aller revoir les lois qui empêchent l’organisation des élections législatives inclusives. Mais on a malheureusement constaté que 26 jours ont été gaspillés sans rien faire au parlement. Avec ce qui se trame, l’image de notre démocratie est touchée. La Cosi invite donc Patrice Talon à se mettre au-dessus de la mêlée en prenant des dispositions idoines que lui confèrent la loi fondamentale, en vue des élections législatives inclusives, gages de paix et de fête pour notre nation », insiste Noël Chadaré. Revenant sur le thème de la rencontre à savoir : « La Cosi-Bénin face aux défis de l’autonomie financière : état des lieux et perspectives », que le syndicaliste a placé sous le signe de l’austérité, il a en effet déploré la non entrée des cotisations des syndicats affiliés à la Cosi. Selon lui, c’est la culture de la cotisation syndicale qui fait défaut. En rappelant à ses hôtes que très peu sont les syndicats qui ont honoré cet engagement financier, il a souhaité un changement de paradigme pour que, à l’écouter, les aides externes ne constituent pas la seule source de financement de l’organisation syndicale. Pour finir, le rapport d’activités 2018 a été présenté, examiné et adopté, avant la présentation des nouveaux syndicats affiliés à la Cosi-Bénin.
Janvier GBEDO (Stag)