Après avoir dénoncé le dernier rapport de l’organisation Amnesty International, le gouvernement béninois est toujours accusé d’avoir réprimé les manifestations post-électorales. L’organisation déplore la mort de quatre personnes par balle dont une mère de sept enfants. Dans un communiqué de presse en date du 14 mai 2019 sur les violences au lendemain du scrutin législatif du 28 avril dernier, Amnesty International condamne également le fait que des blessés soient privés de soins…
« Quatre morts par balle dont une mère de sept enfants. Des familles font face à des obstacles administratifs pour récupérer les corps des victimes. Des manifestants blessés sont arrêtés et empêchés d’accéder aux soins », c’est le point fait par Amnesty international qui atteste que “la répression a atteint des proportions inquiétantes au Bénin où quatre personnes ont été tuées lors des manifestations post-électorales, et les familles des victimes peinent à récupérer les corps du fait d’obstacles administratifs“. Dans le présent communiqué, l’organisation affirme avoir documenté entre le 28 avril, jour des élections législatives, et le 2 mai, la mort par arme à feu, d’au moins quatre personnes composées d’une mère de sept enfants, d’un jeune de 19 ans, et de deux autres hommes. A Cotonou, la plus grande ville du pays, les forces de sécurité ont procédé à des arrestations arbitraires y compris un blessé grave. Des fouilles systématiques et des interrogatoires de simples passants sont également opérés dans le quartier Cadjéhoun où réside l’ancien président Yayi Boni, renseigne Amnesty international. De même, les familles des victimes n’auraient toujours pas accès aux corps de leur parent. Et selon les propos de Samira Daoud, directrice régionale adjointe d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale, rapportés dans le communiqué, les autorités béninoises ont fait le choix d’attaquer de front les droits humains plutôt que de les protéger en multipliant les obstacles pour la récupération des corps par les familles des victimes, en arrêtant arbitrairement des personnes, y compris un blessé par balle, et en restreignant le passage dans le quartier de résidence d’un ancien président. « Les autorités doivent veiller à ce que des enquêtes approfondies et impartiales soient menées sans délai au sujet des personnes tuées par arme à feu et des blessés. Elles doivent aussi s’abstenir de déployer des militaires dans des opérations de maintien de l’ordre public », plaide-t-elle. « Amnesty International a également documenté des cas de blessés qui font l’objet de représailles et de harcèlement de la part des forces de sécurité, notamment sous la forme de surveillance et de détentions arbitraires. Ainsi, un homme de 35 ans, a été détenu arbitrairement à la prison civile de Cotonou depuis le 8 mai pour attroupement non armé. Il a été blessé le 1er mai et sa main droite amputée, pour avoir tenté de se débarrasser d’une grenade lacrymogène lancée par les forces de l’ordre. Sans prendre part aux manifestations, il se trouvait à Cadjehoun à Cotonou non loin du domicile de l’ancien chef de l’Etat Yayi Boni », lit-on dans le communiqué de presse. Amnesty International dénonce également l’arrestation des membres de l’opposition et exige la levée de toute surveillance aux abords du domicile de l’ancien Président de la République, Boni Yayi.
A.B