C’était donc une comédie ! En tout cas, le charme n’a pas assez duré. Ceux qui ont, en effet, cru à l’annonce et à la mise en vigueur de cette loi l’ont compris. On leur aura visiblement vendu du vent.
Qu’il vous souvienne. Promulguée en janvier 2018, la loi n°2017-39 du 26 décembre 2017 portant interdiction de la production, de l’exportation, de la commercialisation, de la détention, de la distribution et de l’utilisation des sachets plastiques non-biodégradables en République du Bénin, est entrée en vigueur à partir du mois d’août 2018. Ainsi, toute contravention expose le contrevenant à une amende allant de 100 000 FCfa à 5 000 000 voire 50 000 000 Fcfa. Aussi est-il question d’un emprisonnement de trois à six mois. Dans la ferveur, l’ancien ministre de l’environnement Raphaël Edou avait procédé au lancement officiel de la consommation des sachets plastiques biodégradables. 180 tonnes desdits sachets ont même été receptionnées à Cotonou. On se rappelle alors qu’en son temps, la mayonnaise a véritablement pris. Les Béninois ont pris le pli. Les sachets noirs qui pullulaient à tout vent ont laissé place à des sachets notamment de couleur blanche et des sacs en papier dits biodégradables. Dans les centres commerciaux, les pharmacies, c’était la totale. En pharmacie par exemple, le client, en se rendant à ce lieu, doit se munir d’un contenant, soit il débourse de l’argent pour qu’on le lui vende ou carrément, il prend ses produits dans la main nue. De part et d’autre, l’engagement était de taille. Seulement…
A l’aune de la réforme édentée
Aujourd’hui, le naturel est revenu au galop. Partout, les sachets jadis combattus ont repris du service notamment ceux noirs. Dans les boulangeries, au marché, et même dans certaines pharmacies à Cotonou, les sachets non-biodégradables sont servis au nez et à la barbe des structures assermentées pour veiller au respect de la loi. Qu’est-ce qui a entre temps changé se questionne-t-on? En attendant, du sachet non-biodégradables comme de l’essence frelatée au bord des voies, le reculons est énorme. Pourtant, le salut que cette loi apporte à l’environnement n’est plus à démontrer. Il est applaudi. L’environnement s’en porterait mieux et l’humanité devrait s’en réjouir. Face au constat déplorable, que deviennent la Direction générale de l’environnement et du climat que dirige Martin Pépin Aïna; le Fonds national pour l’environnement et le climat (Fnec); les autorités locales, la Direction générale de l’environnement (Dge), l’Agence béninoise pour l’environnement ( Abe). Des structures de nom? Si non, à quand le réveil?
Cyrience KOUGNANDE