Lundi 22 juillet 2019 à l’Ecole nationale de Police a eu lieu la cérémonie de passation de commandement entre le désormais ancien Directeur général de la police républicaine, Nazaire Hounnonkpè, et son adjoint Soumaïla Yaya, qui le remplace en exécution d’une récente décision du Conseil des ministres. Mais un fait, peut-être banal pour certains, aura tout de même retenu l’attention : l’accoutrement du Dgpr sorti n’était celui des grands jours quand bien même la cérémonie était empreinte de solennité.
C’est un Nazaire Hounnonkpè dans sa tenue ‘’treillis camouflage’’, comme d’ailleurs son adjoint et la plupart des fonctionnaires de police présents à la cérémonie, qui est apparu ce jour-là. Mais en lieu et place de son béret doublement étoilé, c’est sa casquette militaire à visière bien arrondie qu’il a enfilée, et sous laquelle il donnait l’impression de se cacher avec ses grosses lunettes teintées. Les épaules du Général étaient dégarnies. Sur sa poitrine, aucun galon n’y était posé non plus, en dehors du badge de poitrine déclinant son identité. Qu’est-ce qui n’a pas marché ? De façon plus directe, où sont passés les grades de l’inspecteur général de police, Nazaire Hounnonkpè ? Est-ce un choix délibéré de ne pas les porter ? Peut-on s’en passer en de pareille circonstance, devant le ministre de la sécurité publique ? Ou bien le Général Hounnonkpè est-il devenu confus par rapport à la décision de la Chambre administrative de la Cour suprême intervenue le 23 mai dernier et qui remettait en cause son grade de Général à lui attribué sous l’ancien régime ? Autant de questionnements que suscite l’acte de l’ex Dgpr. En attendant d’avoir les réelles motivations, il faut rappeler que la chambre administrative de la Cour suprême, en session, jeudi 23 mai 2019, a examiné un recours en annulation pour excès de pouvoir et un autre pour attribution fantaisiste de grade introduits en 2016 contre les deux patrons de la Police nationale du Bénin nommés chacun Général en 2015. Il s’agit de Sessi Louis Philippe Houndégnon, alors Directeur général de la Police nationale, et Akofodji Nazaire Hounnonkpè son adjoint. Leur accession au grade de Général n’aurait normalement pas suivi les différentes étapes. Statuant trois ans plus tard, la Cour a annulé le décret n°2015-416 du 1er août 2015 relative à cette nomination. Mais jusque-là, aucune note officielle sur la perte réelle du grade par les deux plus gradés de la Police républicaine. Outre Nazaire Hounnonkpè remplacé à la Dgpr, il faut aussi préciser que ce n’est pas la lune de miel entre le Pouvoir et le second Général, Louis Philippe Houndégnon, suspendu, fin juin, du Secrétariat permanent de la Commission nationale de lutte contre la Radicalisation, l’Extrémisme Violent et le Terrorisme.
JB