Le nouveau produit vanté par les “klébés“ de la Rupture sur les réseaux sociaux et autres canaux de communication depuis quelques jours est bien le Programme spécial d’insertion dans l’emploi, annoncé par le Chef de l’Etat, Patrice Talon à la veille de la célébration du 59ème anniversaire de la fête nationale. Seulement qu’une fois encore, le gouvernement de la Rupture n’a rien inventé mais s’est plutôt référé au génie de l’ancien président, Boni Yayi qui avait institué le Programme d’appui à l’emploi salarié (Paes)…
«…J’ai décidé, avec le Gouvernement, d’instituer un programme spécial d’insertion dans l’emploi. Ce programme consistera à recruter chaque année, à la charge de l’Etat, 2000 jeunes diplômés à placer dans des entreprises privées ou publiques, sur une période de deux ans, avec l’espoir qu’ils sauront se rendre utiles et efficaces pour se faire recruter à l’issue de la période d’insertion, ou alors qu’ils sauront voler de leurs propres ailes dans l’auto-emploi » avait annoncé le chantre de la Rupture, le Président Patrice dans son message à la nation. Si le virement vers le social est applaudi par certains, après l’annonce, pour plusieurs observateurs et citoyens, il s’agit d’un non-évènement. Rien de nouveau ! En effet, déjà en 2007 soit environ un an après son élection à la tète du pays, le Président Boni Yayi avait, institué le Programme d’appui à l’emploi salarié (Paes). Ceci, pour promouvoir l’entrepreneuriat, l’emploi et l’auto-emploi des jeunes et femmes au Bénin. Ce programme novateur vise à favoriser la pré-insertion et l’insertion des jeunes et des femmes dans l’Administration Publique, les entreprises et structures privées. Composé de deux composantes à savoir le Contrat première expérience professionnelle (Cpep) privé et public (faire acquérir la première expérience professionnelle aux primo demandeurs d’emploi qualifiés dans l’administration publique et privée) et le Contrat d’appui aux entreprises (Cae), le Paes a impacté des milliers de jeunes sous le régime du Changement. Faut-il le préciser, plusieurs diplômés sortis des universités, écoles et établissements de formation professionnelle formelle, âgés de 18 à 40 ans, sont recrutés et déployés dans l’Administration Publique, les entreprises et structures privées. Ceci, pour une durée de six mois renouvelable une seule fois soit un an, le stage prenant rigoureusement fin le 31 décembre de chaque année. Suspendu par le gouvernement de la Rupture en 2016, le programme sera relancé quelques mois plus tard avec une réduction du nombre de bénéficiaires. A présent, il importe de s’interroger sur la différence entre ce nouveau programme annoncé et le Paes. La seule évidence est qu’il s’agit bien de la même stratégie d’appui à l’emploi initiée par l’ancien Chef de l’Etat, Boni Yayi, pourtant considéré par des pro-Rupture comme l’un des pires présidents du pays. De pareilles initiatives à fort impact social ont également été laissées en héritage à l’actuel régime. A qui revient donc le mérite ? La question reste toute posée !
Aziz BADAROU