A la stupéfaction générale, ils se sont déclarés non partant pour les Législatives. Dans le lot, il y en qui, depuis la première législature se sont toujours faits élire. C’est le cas de Bruno Amoussou et dans une certaine mesure d’Idji Kolawolé. Avec Mathurin Nago, tous les trois ont été au moins une fois président de l’Assemblée nationale. C’est dire qu’ils n’auraient pas eu de difficulté à se faire réélire. Encore que c’était une élection sans concurrence réelle. Mais ils ont décidé de ne pas se représenter. Outre le vote de la loi sur le quitus fiscal qui pourrait décider certains à finalement céder leur place, le chef de l’Etat a dû peser de son poids pour convaincre ces vieux briscards de la politique à laisser la place aux plus jeunes. Patrice Talon a dû faire des promesses de nominations à certains d’entre-eux afin de les amener à renoncer au Parlement. Le prétexte de vouloir se consacrer uniquement au parti, tel qu’annoncé par Bruno Amoussou, est trop beau pour des gens qui ont appris à vivre aux frais de la princesse depuis l’avènement du Renouveau démocratique. Donc, le chef de l’Etat s’est certainement engagé à leur trouver de quoi ne pas s’ennuyer, de quoi passer une retraite dorée. Mais qu’est-ce ? Est-ce une nomination à la présidence, au gouvernement, dans les institutions de la République ou dans les organismes internationaux ? Pour ce qui des institutions de la République, la plupart ont déjà renouvelé leurs membres. Il ne reste que la Cour suprême. Et pour ce qui est de cette Institution, les soupçons pèsent plutôt sur le dernier venu sur la liste des anciens politiciens désormais à la retraite, Me Abraham Zinzindohoué. Même si, comme Bruno Amoussou, il affirme démissionner pour laisser la place aux jeunes et s’occuper uniquement du parti Union progressiste. Si dans le lot, on peut estimer que Mathurin Nago a déjà trouvé son compte avec sa nomination depuis septembre 2017 comme facilitateur du programme Faim zéro, fonction qu’il a cumulée avec son mandat de député jusqu’en 2019, le reste doit s’attendre à une contrepartie. Pour avoir accepté de se soumettre à la volonté du chef de l’Etat de ne pas les voir s’aligner pour les Législatives, Idji Kolawolé, Bruno Amoussou et maintenant le député démissionnaire Abraham Zinzindohoué doivent espérer une récompense. Et Pour Patrice Talon, le temps est peut-être venu d’honorer ses engagements. Car, on a l’impression que pour certains l’attente se fait déjà longue.
Mike Mahouna