Coupable d’assassinat : Salifou Montéré recouvre sa liberté après 09 ans de prison

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Le sieur Salifou Montéré a comparu, mardi,  à la barre du tribunal de première instance de première classe de Parakou, en vue de clarifier aux membres dudit tribunal, les faits d’assassinat mis à sa charge, dans le cadre du jugement de la sixième affaire inscrite au rôle de la première session de 2019, où l’inculpé recouvre sa liberté, suite à sa culpabilité de l’infraction et sa condamnation  à 9 ans de réclusion criminelle.

 

Le  délibéré du tribunal présidé par Lionel Dossou Nouatin  a déclaré, le sieur Salifou Montéré (né en 1970) ,  coupable des faits d’assassinat sur la personne de son épouse, Fati Kombetto, et condamne  à la peine de neuf (9)  ans de réclusion criminelle.

 

Mis sous mandat de dépôt depuis le 22 février 2010, le sieur Salifou Montéré, cultivateur de profession et togolaise de  nationalité, est désormais libre de ses mouvements et peut retrouver sa petite famille.

 

Selon le résumé des  faits, tout a commencé le mercredi 17 février 2010, dans le village de Gounkparé, arrondissement de Guinagourou, commune de Pèrèrè.  Salifou Montéré s’est rendu au champ en compagnie de sa petite famille composée de sa femme Fati Kombetto et leurs enfants.

 

Chacun s’attelait à sa tâche lorsque l’aîné des enfants, N’Tcha Montéré aperçu son père en train de courir vers le marigot. Intrigué par cette attitude, il accourt vers l’endroit où ses deux parents travaillaient lorsqu’il a découvert sa mère gémissant au sol avec une plaie béante au front.

 

Ayant compris que c’est l’œuvre de son père, il a demandé à son jeune frère Alidou de surveiller leur maman afin qu’il aille alerter le village pour la secourir. Mais avant son retour, Salifou Montéré est déjà revenu égorger leur mère, en lui donnant la mort.

 

Présenté  à  la barre, mardi  dernier, l’inculpé Salifou Montéré n’a pas réussi à faire avancer les débats. Face à l’insistance du président du tribunal, Lionel Dossou Nouatin et de l’avocat général, Nourou Dine Bakary, il a une nouvelle fois avoué ne pas se rappeler des circonstances dans lesquelles le drame est survenu.

 

C’est à la gendarmerie, fait-il observer, que ce qui s’est passé lui a été rapporté par ses enfants et d’autres témoins. Convaincu que ses enfants ne peuvent pas mentir sur son compte, il croit en leurs déclarations.

 

Dans réquisition, le représentant du ministère, Nourou Dine Bakary a rappelé que l’infraction d’assassinat est condamnée par les dispositions des articles 295 à 384 du Code pénale.

 

Pour  constituer les faits de l’infraction, il note que l’élément matériel consiste la mort donnée à autrui, à une personne vivante par l’accusé.  Dans le cas d’espèce, il s’agit de son épouse à qui il a porté des coups.

 

Par rapport à l’élément moral et à l’intention de donner la mort, il se renvoie aux coups portés au front et à d’autres parties du corps de la victime par l’accusé, avant de l’égorger. Le destin de tuer existe bel et bien, a-t-il soutenu. Pour corroborer l’aspect de la préméditation, le ministère public laisse entendre que  « L’accusé qui l’avait attaqué au front est revenu à la charge pour l’achever », avant de préciser que le certificat médical édifie bien le lien de causalité entre le décès et les coups reçus.

 

Bien que reconnaissant des circonstances atténuantes à l’accusé, l’enquête de moralité lui étant favorable et le rapport de la contre-expertise médico-psychiatrique et psychologique ayant souhaité que l’on le fasse suivre, il a convié les membres du  tribunal de le déclarer coupable de l’infraction d’assassinat, puis de le condamner à 10 ans de réclusion criminelle.

 

Quant au Me.  Abdon Déguénon, l’avocat-conseil de l’accusé, c’est déplorable la manière dont le dossier a été instruit, tout comme le rapport d’expertise médico-psychiatrique.

 

Il aurait voulu une analyse approfondie au niveau des chromosomes de son client pour voir s’ils ne portent pas des éléments susceptibles de créer des troubles de névroses à la base des pulsions pouvant l’amener à commettre ces actes.

 

 Il aura fallu la contre-expertise pour comprendre que l’acte commis peut être le fait d’une altération du sens du discernement. Pour lui, son client est dans un processus de socialisation que le tribunal doit accompagner, raison pour laquelle, il a plaidé pour sa libération.

 

 Au regard de ces observations, le président Lionel Dossou Nouatin et ses assesseurs Ignace Adigbli, Alou Bani Demon, Francis Bodjrènou et Richard Akodossi ont déclaré,  le sieur Salifou Montéré, coupable d’assassinat et le condamnent à 9 ans de réclusion criminelle.

 

abp.info

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