Deux mois après les évènements malheureux : Savè, le calme avant une nouvelle tempête ?

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(La libération des personnes arrêtées pour une paix durable)

Il sonnait 9h 35 minutes ce jeudi 08 août 2019 dans la commune de Savè. Un calme plat y règne au niveau des grandes voies de la ville et les populations vaquent tranquillement à leurs diverses occupations. Tel est le constat sur le terrain. Mais, force est de remarquer qu’à côté de ce calme apparent, résiste le douloureux souvenir des derniers événements post électoraux des législatives du 28 avril 2019. Événements caractérisés par des affrontements sanglants entre populations et force de l’ordre, avec comme bilan, de nombreux dégâts matériels et humains.

 

Sa majesté OLA OYENIRA ODJODU II, roi de Savè, regrette lesdits évènements qui ont négativement mis la ville sous les feux de la rampe et ont entamé sérieusement la paix et la cohésion dans la commune. Il dit avoir œuvré pour le retour d’une paix durable pour son peuple et émis le vœu que pareils évènements ne se reproduisent plus jamais à Savè et au Bénin. « Je me réjouis de constater le retour de la paix  à Savè, après les différentes médiations, s’est exclamé le roi de Savè. Il n’a pas manqué de déplorer les arrestations tous à azimuts et sans mobile valable.

Le maire de Savè n’a pas souhaité se prononcer sur la situation qui prévaut actuellement dans sa commune quelques semaines après les affrontements.

Les populations interrogées reconnaissent qu’il existe un calme relatif dans la ville depuis les derniers événements. Mais, elles estiment qu’il s’agit là, d’un calme précaire. En témoigne, les propos de Serge Radji, qui affirme :  » nous n’avons pas oublié le mal qui nous a été fait. Nos parents sont toujours en prison et vous parlez de paix. » Un peu comme pour renchérir les propos de Serge Radji, le roi de Savè, a fait observer qu’il est difficile de dire avec précision qui sont les vrais auteurs des évènements, qui ont duré trois jours et trois nuits. D’où le caractère injuste et arbitraire des arrestations et détentions. C’est pourquoi, l’autorité morale soutient que seule la libération sans délai et sans condition de toutes les personnes arrêtées est la solution pour une paix véritablement durable dans la commune de Savè.

 

A ses dires, des hauts gradés de la police républicaine lui avaient promis la libération prochaine des personnes arrêtées. Mais pour le roi de Savè, cela prend déjà trop de temps. Ce qui, selon ses propos, n’est pas bien.

 

Quid de « l’état de siège » de la commune

 

S’il y a une situation que les populations de Savè ne digèrent pas jusqu’à présent, c’est l’état de siège dont leur commune est objet depuis bientôt deux mois. En effet, depuis, le 13 juin 2019, un détachement mixte composé des éléments de la police républicaine et de l’armée de terre, est installé au niveau du commissariat de police de la ville. Ce détachement opère des patrouilles dans les différents quartiers de la ville.  Ceci pour dissuader les éventuels fauteurs de trouble, a renseigné un anonyme. Mais cet état de chose n’est pas du goût des populations, qui disent ne pas comprendre pourquoi elles sont traquées. « Nous sommes fatiguées de voir tous les jours des chars et des véhicules de la police républicaine », a confié Rafiatou Affidji revendeuse au marché de Savè.

Albérique HOUNDJO (Br Borgou-Alibori)

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