A la Cour d’Appel d’Abomey, la convivialité fait depuis un moment, flop. Et pour cause, le Président de cette Cour est sur la sellette. Ceci, après avoir décidé de faire son travail, sans injonctions et considérations politiques, émanant de certains caciques du pouvoir en place. En effet, le Tribunal de première instance de deuxième classe de Savalou, a rendu une décision, en faveur d’une personnalité dont le conseil est un cabinet d’avocat très proche du pouvoir, aux dépens d’un homme d’affaires nigérian. Et comme sous la rupture, plusieurs décisions rendues en première instance présentent souvent un gout d’inachevé surtout quand elles impliquent des politiques, la Cour d’appel d’Abomey a été saisie du dossier, par le camp qui s’est senti brimé. Sentant la débâcle une fois en appel, des manœuvres pour étouffer l’affaire en appel ont commencé. Ainsi, le ministère public, n’a pas tardé à récuser tous les juges et assesseurs, à qui le Président de la Cour, a confié le dossier. Curieusement et ce au même moment, les autorités compétentes, n’étant pas rassurées de l’acte du ministère public qui se veut être un dépositaire du pouvoir public, n’ont pas attendu que le dossier soit vidé avant de commencer par consulter à maintes reprises le Président de ladite Cour, question de le muter ailleurs. Ce faisant, ces autorités ne rencontreront plus à coup sûr de difficultés. La raison évoquée est le délit de proximité. On reproche au président de la Cour d’appel d’être mitoyen de l’une des parties au procès. Ainsi, ils pourront à nouveau continuer leur manœuvre, dans ce dossier dont la décision est déjà mise en exécution. Ce faisant, le délit d’initiié serait consommé et l’Etat ne donnerait-il pas raison à ceux qui parlent de vassalisation du pouvoir judiciaire ?
M.M