« Mon souci, c’est de vite évoluer au rang mondial »
Le jeune tennisman béninois Sylvestre Monnou, dans la catégorie junior et senior, après son retour du Zimbabwe où il a fait quelques semaines de tournois, repart au Maroc, pour défendre le Bénin aux Jeux africains, dans le domaine. Mais avant son départ pour le Maroc, il a dévoilé hier lundi à votre Journal en appui avec son entraineur Alphonse Gandonou, ses ambitions futures. Interviews…
Matin Libre : Que retient-on de votre voyage sur le Zimbabwe ?
Sylvestre Monnou : J’ai passé trois semaines de tournoi au Zimbabwe pour avoir beaucoup de points pour pouvoir maintenir mon classement pour les Grands Chelem de l’année prochaine. C’était mon ambition. Mais arrivée là-bas, ça n’a pas été facile. J’ai quand-même essayé de prendre quelques points, au cours de la compétition. Je suis rentré à Cotonou hier (dimanche ; ndlr), pour passer quelques heures au Bénin.
Quelle est votre prochaine destination ?
Je dois encore repartir au Maroc demain (ce mardi ; ndlr), pour les Jeux africains. Mais là-bas, il n’y a pas de points juniors ni de points Atp. C’est pour représenter le Bénin dans la catégorie Tennis. D’autres y sont déjà. Moi je les rejoins demain (ce jour ; ndlr). Comme j’étais en compétition ailleurs, c’est la raison pour laquelle je ne suis pas parti au même moment avec eux. Mais dès demain, je prends le vol avec mon coach, pour rejoindre la délégation béninoise.
Quel objectif visez-vous pour ces Jeux africains au Maroc ?
L’objectif que je vise pour ces jeux africains, c’est entre autres maintenir mon niveau et aussi ma place, pour les compétitions qui viennent.
Votre objectif consiste uniquement à maintenir le niveau ?
En fait, maintenir le niveau veut aussi dire gagner assez de matchs là-bas et rentrer si possible avec le trophée. Comme il y a beaucoup de pays en lice, le premier souci est donc de faire tout possible pour gagner le plus de matchs possible, afin de d’évoluer au rang africain et mondial, dans le classement.
Quel plus apportez-vous au Bénin à travers vos sorties ?
Le Bénin gagne beaucoup de choses lorsque nous le représentons à travers ces tournois et Jeux. Par exemple, si je représente aujourd’hui le Bénin dans plusieurs tournois au monde, c’est pour permettre au pays d’avancer dans le classement mondial. C’est pour soigner son image sur le plan africain et mondial. Parce que, les places que je gagne, les performances que j’enchaine, c’est d’abord au nom du Bénin. Ce qui permet aux gens de mieux s’intéresser au pays. En plus, ça me permet aussi au niveau individuel, de maintenir ou de gagner de places, pour mieux me loger dans les compétitions internationales.
Quelles places occupez-vous présentement sur le plan national et international ?
Sur le plan national, je suis premier, que ça soit la catégorie junior ou celle sénior. En Afrique, je suis 6ème en ce qui concerne la catégorie junior et 215ème, sur le plan mondial.
Sylvestre Monnou, merci !
Je suis Alphonse Gandonou. President de l’Ong Play your game. Je suis l’entraineur de Sylvestre Monnou, Un joueur avec qui je suis, ça fait près de 10 ans.
Que retenez-vous de lui après ces dix ans de coaching ?
Il a tellement commencé par évoluer et est parmi les meilleurs juniors africains. Aujourd’hui, il est 215ème sur le plan mondial junior alors qu’il y a plus de 2000 joueurs. Donc c’est un joueur qui progresse et on vient juste du Zimbabwe où on a fait trois étapes, deux grades 4 et un grade 3 et on a vu les résultats. La 1ère étape est le quart de finale, et la 2ème étape est la demi-finale qu’il a faite en simple et finale en double. Pour la 3ème étape, il a fait les huitièmes de finale en simple et la demi-finale en double. Donc c’est des résultats satisfaisants, qui nous font vraiment plaisir et nous encouragent à pousser ce joueur haut.
Jusqu’où pensez-vous aller avec lui ?
L’objectif en réalité, c’est qu’on puisse avoir un béninois l’année prochaine dans le tableau final de Roland Garros junior. C’est l’un des plus grands tournois au monde, cela ne se donne pas tous les jours et ça fait déjà des années qu’un béninois n’a plus été présenté à ce jeu-là. Donc, lui apporter tous les apports pour arriver à ces niveaux. Après le Zimbabwe, on s’envole pour le Maroc.
Quels sont les autres projets du joueur, à l’instar du Maroc ?
De son retour du Maroc, il représentera le Bénin à la Coupe Davis au Kenya et après cela, il reviendra pour se préparer pour la France, pour faire un grade 3 et jouer les inters-clubs. Du 09 aux 14 prochains, il y a l’Open de Cotonou qu’on a l’habitude de présenter et nous sommes à la 6ème édition. Il viendra donc nous représenter avec son grand frère Alexis Kérékou. Le tournoi Open est le plus grand tournoi de l’année. Donc il va être là et on va avoir deux grands joueurs pour cette saison. On verra ce qu’il va faire puisque ça fait déjà 02 ans qu’on a gagné. On a l’opportunité de gagner cette année. C’est à peu près le programme qui est conçu et en Janvier, on doit aller en Tunisie pour les Circuits juniors surtout. En Février au Maroc, en Mars en Tunisie et en Algérie et si tout marche bien, on va se pointer au Roland Garros en mai. Donc c’est un objectif, c’est une vision et on se dépêche pour y aller.
Qui vous soutient dans toute cette aventure ?
Monsieur Sidikou Karimou, le patron de Blue Diamond, fait partie aujourd’hui, de ceux qui ont pris cet enfant à bras le corps, et essaye de le soutenir. On est parti au Zimbabwe, grâce à lui. Vraiment on lui dit merci, parce que nous avons besoin des gens comme ça, pour pousser les talents. Sans les moyens, on ne peut rien. Nous profitons donc de l’opportunité pour le remercier Nous profitons aussi de l’occasion pour lui dire que d’ici quelques années, nous n’allons pas le décourager. Nous allons essayer de beaucoup travailler et donner le meilleur. Car actuellement, il (le joueur ; ndlr), est en train de se préparer pour aller au Maroc afin de représenter le Bénin.
Et la Fédération de Tennis dans tout ça ?
Vous savez que notre Fédération n’a pas de grands moyens. Des fois, s’ils ont des opportunités pour nous aider, ils font ce qu’ils peuvent. Mais on ne peut pas dire aujourd’hui qu’on veut former un grand joueur et compter sur la Fédération. Non ! Il faut qu’on compte sur les partenaires privés dont Blue Diamond. Aujourd’hui, ce sont les partenaires sur qui on compte. Sinon, dans une Fédération, il y a trop de joueurs. On peut former qui et laisser qui ? Je profite aussi au passage pour saluer le président de la Fédération et le Ministre Homeky pour tout ce qu’ils font. Donc ils essayent ce qu’ils peuvent. Mais il faut qu’on compte sur les partenaires si on veut arriver à former un grand joueur.
Alphonse Gandonou, merci !
Réalisation : Janvier GBEDO (Coll.)