(Un conte enchâssé miroitant une créativité harmonieuse)
‘’Tous au Fitheb’’ reçoit sur scène mercredi 21 août 2019, l’une de ses dernières représentations, ‘’Rêve mon pays’’, un spectacle présenté par le conteur Carlos Adékambi Zinsou au siège du Fitheb.
L’initiative ‘’Tous au fitheb’’ est en train de pousser ses derniers souffles en ce qui concerne les spectacles programmés pour le compte de sa troisième saison. L’un des tout derniers à régaler le public mercredi 21 août 2019 dans la grande salle bleue de l’institution. ‘’Rêve mon pays’’, un spectacle de conte présenté par le jeune et talentueux artiste comédien conteur, Carlos Adékambi Zinsou. Accompagné sur la planche à l’occasion par le musicien Parfait Koudandé, le conteur a voulu promener ses spectateurs dans le monde du rêve. Un rêve instructif qui retrace d’abord le passé glorieux des fils et filles du Dahomey d’alors actuel Bénin. Un rêve qui renseigne dans les moindres détails sur les vaillants conquérants à l’image, du redoutable Béhanzin et son légendaire requin, de Bio Guéra et son cheval qui monte le baobab, Akaba, Agadja, Guézo en passant par la reine amazone Tassi Hangbé et ses actes héroïques. Le conteur, dans sa démarche de remodeler la riche histoire du Dahomey et de la servir au jeune public essentiellement constitué des enfants, a trouvé la juste formule de l’enchâsser avec une autre en guise de transition pour déployer les ailes d’un autre rêve qui présente un Dahomey et un Bénin en conflit passif. Une modernité qui est venue tutoyer et écraser les patrimoines imbibés d’histoires et des gloires passées, puis les ancêtres qui prennent leur revanche en réinstaurant l’univers du Dahomey tel qu’ils l’avaient laissé. Et la scénographie en a pris également une touche. Un fond de scène garni d’une projection vidéo et tout le spectacle restitué sur un fond sonore de guitare électrique. Toute chose qui suscite au regard, la quête permanente de l’équilibre entre ce que tout le monde qualifie aujourd’hui de traditionnel et tout ce qui se réclame de la modernité, qui tente de faire ombrage sur un passé non négligeable. Le spectacle se lit comme un grand questionnement. A quand le Bénin ? Si tant est qu’on a le désir vif de promouvoir les richesses culturelles du pays alors qu’on s’engouffre aveuglément, et ceci de façon paradoxale, dans tout ce qu’on s’empresse à appeler modernité. La technique à travers laquelle l’artiste a livré le récit force l’admiration avec la combinaison des chansonnettes entrecoupant le récit, qui crée une complicité entre le conteur et les spectateurs. L’atelier ‘’Théâtre au compteur’’ invite donc sur de belles notes à une prise de conscience.
Teddy GANDIGBE