Sur le continent, l’on ne saurait parler de transformation numérique sans une infrastructure mobile et fibre optique à même de la soutenir. L’UIT, qui prédit un accroissement de la demande en service télécoms d’ici 2025, invite les nations africaines à prendre les mesures qui s’imposent.
En Afrique, la qualité du réseau télécoms est largement en dessous de la moyenne mondiale dans la grande majorité des pays du continent. Bien que quelques nations se démarquent positivement, à l’instar de Maurice, de l’Afrique du Sud ou encore du Kenya, Portulans Institute et Sterlite Technologies Limited indiquent dans leur rapport « THE NETWORK READINESS INDEX 2020 : Accelerating Digital Transformation in a post-COVID Global Economy » qu’il y a encore beaucoup de progrès à faire.
Ils soulignent que « lorsque l’on compare les performances dans les six régions par pilier, il n’en reste pas moins que l’Europe est le groupe le plus prêt pour les réseaux, tandis que l’Afrique est la région la moins prête ». En effet, sur les quatre critères retenus dans le rapport pour juger de la qualité du réseau télécoms : le niveau technologique, l’accès pour les populations, l’environnement réglementaire, l’impact sur l’économie, l’Afrique occupe la dernière place au plan mondial.
La Covid-19 – avec les restrictions de déplacement ou de regroupements qu’elle a suscitées – a contribué à l’essor de plusieurs services numériques aussi bien dans le secteur public que privé en Afrique. La transformation numérique qui était passive sur le continent depuis de nombreuses années s’est accélérée dans de nombreux pays. La Banque mondiale, dans son rapport « Africa Pulse » d’octobre 2020, estime que pendant le confinement, 25 % des entreprises en Afrique subsaharienne ont accéléré l’utilisation des technologies numériques et accru les investissements dans les solutions numériques. E-santé, e-commerce, e-gouvernement sont autant de segments qui ont enregistré du dynamisme durant la pandémie, accentuant la pression sur les réseaux télécoms.
Dans son rapport « ECONOMIC IMPACT OF COVID-19 ON DIGITAL INFRASTRUCTURE », l’Union internationale des télécommunications (UIT) présente le réseau télécoms est une composante essentielle de l’économie d’un pays, facilitant le flux de marchandises, permettant les exportations et assurant la fourniture de services publics à la population. Les pays d’Afrique ont intérêt à le renforcer pour ne pas rater l’économie numérique qui pourrait générer un revenu de 180 milliards $ sur le continent d’ici 2025 selon la Société financière internationale (SFI) et Google.
Le classement
Pays Rang africain Rang mondial sur 130 pays Niveau des réseaux sur 100
Maurice 1 61 49.83
Afrique du Sud 2 76 45.26
Kenya 3 82 43.22
Egypte 4 84 42,56
Cap-Vert 5 86 42.01
Tunisie 6 91 41.30
Maroc 7 93 39.71
Rwanda 8 96 37.24
Ghana 9 98 36.97
Botswana 10 99 36.94
Sénégal 11 100 36.90
Namibie 12 103 36.11
Algérie 13 107 35.15
Tanzanie 14 110 33.92
Bénin 15 112 32.25
Ouganda 16 114 31.40
Côte d’Ivoire 17 115 31.23
Zambie 18 116 30.54
Nigeria 19 117 30.44
Cameroun 20 118 29.86
Gambie 21 119 29.40
Guinée 22 120 28.42
Lesotho 23 121 27.72
Eswatini 24 122 27.21
Mali 25 123 27.00
Madagascar 26 124 25.84
Burkina Faso 27 125 25.79
Zimbabwe 28 126 25.78
Malawi 29 127 25.23
Mozambique 30 128 24.18
Ethiopie 31 129 23.49
Burundi 32 130 22.62
Source : NRI 2020