Depuis le putsch qui a poussé le colonel Assimi Goïta au pouvoir, le Mali subit une pression de la part de ses voisins. Après les critiques du président nigérien en juillet, le ministre des Affaires étrangères a menacé Bamako de sanctions vendredi dernier, si des élections ne sont pas organisées.
Dans un communiqué publié le dimanche 19 septembre, le gouvernement malien a vivement protesté contre les dernières sorties médiatiques des autorités nigériennes à son encontre.
Dans la note d’information, l’Etat malien qui s’est insurgé contre les propos tenus, en juillet dernier, par le président nigérien Mohamed Bazoum, a affirmé ne pas comprendre que le Niger qui « n’assume pas la présidence en exercice de la CEDEAO » permette à son ministre des Affaires étrangères de faire des déclarations au nom de l’Organisation sous régionale.
En effet, après le dernier sommet extraordinaire de la CEDEAO qui a eu lieu le 16 septembre dans la capitale ghanéenne, Hassoumi Massaoudou, le chef de la diplomatie nigérienne avait eu des mots durs envers le voisin malien, lors d’une interview accordée à RFI. Il a menacé la junte militaire, au pouvoir au Mali, de sanctions lourdes si les élections n’étaient pas organisées, d’ici février 2022, avant de fustiger le projet de recrutement de mercenaires russes du groupe Wagner, qui suscite l’inquiétude de la communauté internationale, depuis plusieurs jours.
« Les militaires maliens doivent renoncer sans délai, si cela s’avère, à ce type d’accord, parce que nous n’accepterons pas que des irréguliers étrangers, des mercenaires viennent dans notre sous-région pour davantage dégrader la situation sécuritaire qui est déjà assez grave », a martelé Hassoumi Massaoudou.
Concernant le présumé accord avec le groupe Wagner, le communiqué malien a dénoncé « des allégations basées uniquement sur des rumeurs et articles de presse commandités » dans le but de ternir la réputation du Mali et de ses dirigeants. Aussi, l’Etat malien a-t-il prévenu qu’il ne permettra à aucun autre pays « de faire des choix à sa place et encore moins de décider quels partenaires il doit solliciter ou pas ».
Pour rappel, la CEDEAO exige un retour rapide à l’ordre constitutionnel depuis la chute des anciens président Ibrahim Boubacar Keïta et Bah N’daw. A cet effet, elle appelle le nouveau gouvernement de transition à respecter le calendrier d’organisation des prochaines élections, attendues pour début 2022. Cependant, contrairement aux militaires putschistes maliens et leur chef, Assimi Goïta (photo), qui jouissent d’une certaine popularité auprès des populations, l’institution sous régionale est de plus en plus critiquée, et accusée notamment d’être un « médecin après la mort ».
Agence Ecofin