Organisation du «Challenge Ecureuils # Eléphants» : «La Fhb a relevé le défi grâce aux sponsors», dixit Abdel Rahman Bare

Dans un entretien qu’il nous accordé, Abdel Rahman Ouorou Bare, président de la Fédération Handisport du Bénin (Fhb) a dressé le bilan des dernières activités menées. Il n’a pas manqué de remercier les partenaires sans qui, laisse-t-il entendre, les activités ne pouvaient être une réalité. Lisez-plutôt !!!

 

D’où est venue cette idée d’organiser le «Challenge Ecureuils # Eléphants» ?

Nos sociétés sont de moins en moins inclusives, parce que de plus en plus discriminatoires envers les personnes vulnérables notamment les personnes handicapées et aucune place, par conséquent, ne leur est faite. Le handicap est perçu comme une fin en soi, une présomption d’incapacité. Cette conception injuste empêche la personne handicapée de déployer tout son potentiel et de s’acquitter du rôle qui est le sien dans la société. Sur cette base, mon collègue ivoirien et moi avions convenu d’initier ce projet intitulé «Challenge Ecureuils # Eléphants» qui est une rencontre handisport dans plusieurs domaines.

Quels en étaient les objectifs ?

Sensibiliser la population béninoise sur les droits à participation sportive des personnes handicapées. Echanger sur la vie du handisport dans les deux pays afin de définir les nouvelles bases pour son évolution. Renforcer les capacités de nos athlètes et coaches en prélude aux compétitions internationales notamment les paralympiques de Tokyo. A cet effet, il y a eu de l’athlétisme (100m, 200m pour les personnes handicapées physiques, du saut en longueur etc.), du goal-ball en démonstration, du tennis de table, du basket-ball en fauteuil roulant entre les deux pays. Il faut rappeler que des prestations artistiques d’artistes handicapés ont également meublé cette rencontre.

Quelles sont vos impressions après ce challenge?

Je voudrais d’abord rendre grâce à Dieu. Car, rien ne se fait sans son accord. Je suis animé par une satisfaction totale. Vous avez vous-même été témoins de ce que le partenariat avec nos sponsors (la Coopération Suisse au Bénin et la Société Générale Bénin) a permis de réaliser. Dans de telles circonstances, l’impression qui vaille est celle des hôtes et je puis vous confirmer que les Ivoiriens sont repartis très satisfaits de leur séjour au Bénin. Sur le plan sportif, il faut reconnaître que les Béninois ont fait des prouesses. Par exemple,Feissal Atchiba a été double médaillé en or (athlétisme), Djibril Imorou médaillé en argent (tennis de table assis), Nassirou Domingo médaillé bronze en tennis de table assis. La plus grande attraction fut le match de basket-ball en fauteuil roulant. Sur cette explication, le Bénin a remporté la coupe. Il faut également se satisfaire du déplacement du public béninois qui a été sensibilisé sur les capacités sportives des personnes handicapées. Plusieurs personnalités ont fait le déplacement notamment SEM l’Ambassadrice de France près le Bénin (à qui je dis merci), le DAC et le DSE du ministère des Sports, les représentants des sponsors. Je voudrais dire un sincère remerciement au parrain de l’événement, le Ministre Oswald Homeky, pour son accompagnement, le suivi constant par ses services qui ont permis de gagner le pari de cette organisation. Je voudrais reconnaître l’apport financier consistant de la Coopération Suisse au Bénin et de la Société Générale Bénin. Ces sponsors ont montré leur attachement à l’avènement d’une société inclusive qui ne laisse personne, quelle que soit sa situation, sur le bas-côté de la rue. Je voudrais, au nom de la famille paralympique leur dire merci, à leurs premiers responsables et tous leurs collaborateurs. Grâce à ces sponsors, la Fhb a relevé le défi de cet événement. Après cette moisson, je ne peux être qu’heureux et une fois encore, reconnaître la présente constante de cette main invisible qui a béni ce challenge.

Quelle sera la suite?

On ne peut pas s’arrêter en si bon chemin. Les négociations sont déjà en cours pour associer d’autres pays de la sous-région pour leur implication afin de relever le niveau de la compétition. C’est le lieu de lancer la perche à d’autres sponsors.

Votre mot pour clore cet entretien

La mise en œuvre de ce projet nous a amené au-delà de nos attentes. Le meilleur reste donc à venir et qu’autant que faire se peut, la famille paralympique verra que les choses évoluent. Ma récente rencontre à Cotonou avec la Ministre française des sports, Laura Flessel, révélateur du fait que le handisport devient digne d’intérêt. Cela augure de belles choses en matière d’équipements et de renforcement des capacités des acteurs du handisport béninois. Mon souhait le plus ardent est qu’aussi bien les pouvoirs publics que le privé continuent de croire en les capacités tous azimuts des personnes handicapées. Il est important que lorsque nous regardons une personne handicapée que nous voyions au-delà du handicap pour mettre en exergue les potentialités et les capacités des personnes handicapées. Ce combat est un combat de tous pour tous. Je voudrais rappeler aux personnes handicapées que le combat pour la participation sociale est un combat de longue haleine. Pour que les habitudes et les paradigmes tombent, il nous faut comme un seul homme, défendre nos droits afin de faire face à nos devoirs.

Propos recueillis par A.F.S.

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