Formation spécialisée en santé au Bénin : Ça se complique pour les étudiants en odontostomatologie

Les étudiants en odontostomatologie de la Faculté des sciences de la santé de l’Université d’Abomey-Calavi (Uac) connaissent déjà de sérieuses difficultés dans leur cursus universitaire. Et bon nombre de ceux qui ont manifesté le désir de s’inscrire dans des écoles spécialisées de la sous-région se sont vus recaler pour défaut des UE en pratique et en clinique. En effet, dans une correspondance adressée au vice-doyen de la Faculté dentaire de l’Université d’Abomey-Calavi, le directeur  de l’UFR d’odontostomatologie/Université HouphouetBoigny d’Abidjan a notifié l’impossibilité d’autoriser l’inscription des étudiants béninois dans des parcours de formation. Ces derniers ne disposeraient pas du bagage intellectuel requis et de la formation adéquate pour poursuivre leur cursus universitaire. Une situation qui non seulement inquiète plus d’un mais étale à la face du monde le manque de sérieux caractérisant la formation au niveau de l’enseignement supérieur.  S’il importe de se réjouir de la prompte réaction du gouvernement béninois qui, au cours du Conseil des ministres du 22 août 2018, a décidé de transférer les étudiants en odontostomatologie de la Faculté des sciences de la santé de l’Université d’Abomey-Calavi dans des écoles spécialisées de la sous-région, le problème semblerait encore loin d’être résolu. Certes, ils seront formés aux frais de l’Etat en vue de renforcer le vivier national de spécialités dans le domaine de la santé mais les défaillances relevées par l’UFR d’odontostomatologie/Université Houphouet Boigny d’Abidjan ont-elles été corrigées ? Alors, cela n’est pas exclu que d’autres écoles spécialisées retenues par le gouvernement pour accueillir ces étudiants évoquent les mêmes raisons pour s’opposer à leur inscription. Etant donné que le niveau de formation reçue dans cette unité de la Fss/Uac reste en deçà des attentes. Cette unité qui aurait été ouverte en 2011 au mépris des textes devant l’organiser serait en train de sacrifier l’avenir de trois promotions d’étudiants. De nombreuses difficultés ont empêché le bon déroulement du cursus universitaire des étudiants. Il s’agit entre autres, de l’inexistence sur le territoire national d’enseignants de rang magistral dans le domaine ; le sous-équipement criard du seul laboratoire qui du reste est non fonctionnel ; l’inexistence d’autres laboratoires devant servir de cadre pour les travaux pratiques et d’une Clinique universitaire en Odontostomatologie pour les stages hospitaliers. Des difficultés qui n’ont toujours pas été solutionnées avant de la décision de transfert des étudiants dans des écoles spécialisées de la sous-région. Parmi les centres de formation retenus, il y a notamment les écoles spécialisées de la Côte-d’Ivoire et du Sénégal. De toute façon, le gouvernement à travers les Ministères de l’enseignement supérieur, des affaires étrangères, et de la santé, doit user de la diplomatie agissante pour parer au plus pressé !

Aziz BADAROU

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