Zones humides et industrie extractive en Afrique : Le tort causé à l’environnement préoccupe

L’agence béninoise de l’environnement (Abe) abrite depuis hier, mardi 18 septembre 2018, et ce pour trois jours, un atelier technique sur les zones humides et industrie extractive en Afrique. Œuvre du Gouvernement suisse, du Programme Page de l’Uicn/Paco et du Gouvernement béninois, l’atelier regroupe les pays de l’Autorité du Bassin du Niger, de la Volta, l’Organisation de développement du Bassin fluvial  de la Gambie et l‘Union du fleuve Mano.

Ils sont une vingtaine de participants venus de 15 pays d’Afrique comme le Burkina-Faso, le Mali, le Sénégal, le Niger, la Côte d’Ivoire, le Togo, le Cameroun, etc. pour prendre part à cet atelier hautement technique dont l’objectif est de renforcer le dialogue sur les zones humides et l’industrie extractive en Afrique. Pendant trois jours donc, des présentations seront faites sur des études de cas, des questionnaires remplis et des discussions thématiques seront menées en vue de convenir de la portée, du cadre et de la méthodologie pour l’élaboration de lignes directrices et d’autres outils de connaissance pour la conservation et la gestion rationnelle des zones humides et les opérations de l’industrie extractive.

Remerciant les participants venus de divers pays, Maxime Somda de l’Uicn/Paco a souligné l‘intérêt que revêt le sujet dans la prise en compte de l’environnement au niveau des zones humides. Ce qui, selon lui, justifie l’association Uicn-Ramsar-Abe afin de renforcer les capacités des points focaux et de réfléchir sur les lignes directrices. Pour Paul Ouedraogo de l’équipe Afrique de Ramsar Afrique, ledit atelier constitue une opportunité de revenir sur les questions liées à l’environnement dans l’élaboration des lignes directrices pour l’intégration des zones humides dans l’industrie extractive. Car, dit-il, l’Afrique est arrivée à un carrefour et il est grand temps de planifier les solutions. Son allocution sera suivie de celle Du Dg/Abe François Corneille Kedowide qui s’est réjoui du choix porté sur le Bénin pour abriter cet atelier technique dans un contexte où le gouvernement béninois fait de la surveillance du dragage de sable une préoccupation majeure compte tenue de ses conséquences sur l’environnement.

Des participants apprécient…

 

Colonel major Soumana Timbo, Représentant du Mali

« L’objectif de cet atelier, c’est la prise en compte des zones humides dans l’extraction minière. Il y a d’abord l’industrie minière mais aussi l’orpaillage. Dans les deux cas, c’est la nature, l’environnement qui est complètement dégradé et il s’agira d’élaborer des directives pour la prise en compte de l’environnement dans ces activités. Les décideurs, les acteurs de ce domaine doivent avoir en question que l’activité d’extraction minière détruit l’environnement. C’est pour cela que dans les projets miniers, il faut prendre en compte les zones humides à travers tout ce qu’il y a comme le mercure, les choses qu’on injecte, la nature qu’on dégrade, les cours d’eau, les activités minières à travers le dragage. On est en train de détruire les berges et les revifs des cours d’eau concernés. Cet atelier doit servir de plaidoyer pour la prise en compte des zones humides dans les activités d’extraction minière. Au Mali, nous avons l’industrie minière, plus de huit sites miniers mais l’orpaillage c’est pratiquement un peu partout. Le problème, c’est que les zones concernées sont affectées. Tout ça fait que la nappe est complètement contaminée dans certains cas, dans d’autres c’est la faune sauvage qui est menacée dans sa survie à travers la destruction de l’habitat et à travers les poisons éjectés dans les cours d’eau. Il est impérieux que les décideurs prennent en compte cet aspect car il est plus facile de dégrader l’environnement que de le restaurer ».

Abdul Salam Kane, représentant du Sénégal et président du volet budget et finance de la convention Ramsar

 « C’est un atelier important et stratégique pour le continent africain d’autant plus qu’on a un grand potentiel en terme de zones humides que ça soit les zones humides continentales, les zones humides artificielles et les zones humides marines et côtières où nous avons beaucoup de ressources minières et des minerais qui font objet d’exploration par de grandes compagnies au niveau mondial et qui font aussi l’objet d’exploitation sur la base de permis octroyés par les directions (…). Au Sénégal, nous avons la chance depuis la vision africaine qui a été validée par les Chefs d’Etats, les directives communautaires de la Cedeao en la matière notamment le chapitre 3, de réviser notre code minier qui a été adopté en 2013 et au niveau national le pays a adhéré à l’initiative IDE. Ce qui a valu la mise en place d’un comité national IDE avec l’ensemble des parties prenantes que ça soit les services publics, les organisations de la société civile, le privé. Donc, c’est un cadre normatif inclusif qui permet à l’ensemble des acteurs de discuter et de partager des informations par rapport aux activités minières globales ».

 B.H

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