On ne force personne à y croire ou à ne pas y croire.
On ne force personne à dire le droit ou à ne pas dire le droit.
On ne force personne à reconnaître quoi que ce soit.
Si la justice garde Sébastien Ajavon dans ses liens, le pays peut ne pas basculer, il peut ne pas chanceler, mais il ne sera pas stable comme d’habitude. Je ne sais pas si j’ai tort ou raison de dire ça. Toujours est-il que Sébastien Ajavon n’est ni Laurent Mètongnon, ni Atao Hinnouho.
La polémique que son interpellation provoque et celle que cela va générer ce jour peut, si l’on n’y prend garde, devenir un problème.
Je ne suis pas de nature à promouvoir la discrimination, mais je crois avec beaucoup de fermeté que l’arrestation de ASG peut être source de perturbations.
Le problème est que dans l’opinion on dit avec beaucoup de clarté que c’est de l’acharnement contre un opposant.
Que le plan du régime consiste banalement à mettre hors d’état de nuire tous ceux qui prennent trop de liberté dans les critiques.
Le juge peut être largement impartial, intègre, compétent et professionnel, cela s’est déjà sédimenté dans la cervelle des béninois.
Il vaut mieux « regarder dedans » pour le bien du pays et non pour nos petits calculs toujours éphémères. Le monde que Ajavon peut drainer, en foule, en militants, et même en citoyen lambda, peut avoisiner les cent mille, même depuis sa cellule, Sauf s’il ne décide pas de fatiguer le régime.
Et cet acte aura des répercussions négatives sur le premier vote qui aura lieu dans ce pays.
Maintenant les omniscients, les omnipotents peuvent ne pas tenir compte de toutes ces remarques et foncer droit comme à leur habitude.
La mesure de la surtaxe des Mo en quelques jours a permis à ceux qui jouent avec le peuple de savoir désormais qu’on ne peut pas tromper tout le peuple, tout le temps.
Dine ABDOU