Dynamique entrepreneuriale en Afrique de l’Ouest : Comment les femmes tiennent l’économie

Un  grand mécène, le cabinet Roland Berger de la Fondation WIA Philantropy a réalisé une étude inédite sur les femmes et l’entreprenariat en Afrique : « WomenEntrepreneurship in Africa : apath to empowerment ».  Ce rapport d’étude est intéressant en ce qu’il nous enseigne que le taux d’activité entrepreneuriale  des femmes en Afrique de l’Ouest   est encourageant (1) et qu’il faille le promouvoir  en levant des obstacles (2)

 

  1. Un business féminin florissant

Qui sont ces femmes et que font-elles pour tenir l’économie en Afrique au Sud du Sahara ? Une étude réalisée par le cabinet Rolland Berger a montré que le  taux d’activité entrepreneuriale (TEA) des femmes de l’Afrique de l’Ouest est élevé. Les chercheurs  du cabinet Roland Berger estiment à 26 % le TEA subsaharien, contre 8 % pour la région regroupant entre autres le Maroc, l’Algérie, la Tunisie et l’Égypte.  Ces femmes sont pour la plupart des femmes en âge d’employabilité. Elles ont fait ce choix par contrainte parce que le marché de l’emploi est saturé.  Créer la richesse devient une nécessité. C’est ainsi qu’elles sont présentes dans tous les secteurs de services pour apporter une solution à leurs propres problèmes et aux problèmes de leurs familles. Rechercher le profit et vaincre la concurrence sont les lignes directrices de ces femmes qui tiennent l’économie en Afrique de l’Ouest. Loin de la coupe aux lèvres, il y a des obstacles à lever.

 

  1. Lever les obstacles.

Les domaines qui retiennent l’attention ce sont les services relatifs à l’agriculture, l’énergie, l’eau, l’éducation et la santé. Si la volonté est manifeste chez les femmes, il faudrait relever quelques facteurs qui limitent comme le financement bancaire avec son corolaire de garanties.  Ce n’est pas assez de créer l’entreprise, il faudrait la développer. Le rapport souligne cette difficulté  existentielle : « 39 % des chefs d’entreprises qui ont cessé leur activité l’avaient fait par manque de profit, et 15 % d’entre elles à cause des difficultés à obtenir un financement. »  Ceci est assez éloquent et ne saurait occulter la formation des braves femmes au business plan et de la tenue de comptabilité.

Le rapport se conclut sur une fougue optimiste quasi contagieuse : « près d’une Africaine sur deux prévoit de se lancer dans l’entrepreneuriat d’ici trois ans ». Une bonne nouvelle en soi.

 

Herbert de Saint Tauyé HOUNGNIBO

ÉconomieInternational
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