Changements climatiques : Le rulebook de l’angoisse

Dans le jargon de l’Organisation des Nations Unies (Onu), le rulebook est  la définition des règles de mise en œuvre d’un accord. Dans le froid polonais de Katowice 197 Etats parties de la convention cadre des Nations  unies sur le changement climatique doivent aboutir à un mécanisme réaliste de mise en œuvre des accords de Paris entrés en vigueur le 04 novembre 2016. Loin de la coupe aux lèvres les engagements de Paris sur le climat battent de l’aile (1) et plombent le cap de bonne espérance climatique(2)

 

1.Les engagements plombés.

 

De quoi s’agit-il ? A Paris en 2015, les Etats parties à la Convention sur le Climat  ont pris l’engagement de contenir : « l’élévation de la température  moyenne de la planète nettement en dessous de 2°C par rapport aux niveaux préindustriels et à poursuivre l’action menée pour limiter l’élévation des températures à 1,5° ». Deux ans à près l’entrée en vigueur, force est de constater que l’Union Européenne, l’Argentine, l’Australie, le Canada, la Corée du Sud, l’Arabie Saoudite et l’Afrique du Sud se sont écartés des objectifs fixés à Paris sur le Climat. Ce qui ressemble bien à un marché de dupes.  Pendant ce temps la Chine, le Japon, la Russie, l’Inde et le Brésil  traînent les pas alors qu’un petit effort a été consenti par la France avec 7,1 tonnes de CO2 par habitant en 2016 .  Le retrait tam-tam des Etats-Unis de l’accord de Paris est une savate donnée à l’accord de Paris. Trump, le Président des Etats-Unis a entraîné dans la foulée, le Brésil dont le nouveau Président extrémiste de droite, Jair Bolsonaro  a clairement décliné l’offre d’accueillir la C0P 25 chez lui. L’Australie est aussi sur le chemin du refus. Peut-on espérer autre chose lorsque la France qui devrait être le leader en la matière peine à montrer la voie.

2.Les limites au cap de bonne espérance climatique.

 

Ramener la planète à son niveau de température préindustrielle ! Ce n’est pas un slogan. C’est un objectif à atteindre. L’activité industrielle est en plein essor. Les engagements sont pris que  jusqu’au bout des lèvres. Il y a trois contraintes majeures à l’espérance climatique. D’abord, il y a l’enjeu  de la géostratégie qui conditionne le positionnement des Etats-Unis qui se soucient plus de position dominante que de l’avenir de la planète. Ensuite, il y a le profit industriel et partant, la pression des lobbies industriels pour conserver les privilèges et avantages économiques et financiers. Enfin, la volonté politique conditionnelle. Autrement dit, les politiques sont liés par les industriels qui sont les plus gros  contributeurs des campagnes et des partis. Les politiques ne sont pas si libres comme ils nous apparaissent.   C’est assez complexe. Pour vaincre la fatalité, il faudra mener de nouvelles négociations avec une planification temporelle  réaliste.

 

Par H-Tauyé

Juri-Journaliste

EnvironnementInternationalSociété
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