Amélioration de la qualité de l’éducation : Pro-Educ pour des écoles vivantes et des enfants forts

Dans le cadre de l’appui à la mise en œuvre du Plan Décennal de Développement du Secteur de l’Education (PDDSE), et conformément à l’agenda 2030,  il a été initié le Projet de renforcement de capacités dans le secteur de l’Education (Pro-Educ), financé par le Ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement (BMZ) et mis en œuvre par la Deutche gesellschaft für international zusammenarbeit (Giz) Gmbh, en partenariat avec le Ministère des Enseignements Maternel et Primaire (MEMP). Il vise à renforcer les capacités des circonscriptions scolaires dans les domaines de l’inspection pédagogique, de l’administration scolaire.

Les 17 Objectifs de Développement Durable (ODD) et leurs 169 cibles (sous-objectifs) forment la clé de voûte de l’Agenda 2030. Ainsi, à travers l’ODD 4 : « Assurer l’accès de tous à une éducation de qualité, sur un pied d’égalité, et promouvoir les possibilités d’apprentissage tout au long de la vie », la communauté internationale a rappelé l’importance d’une éducation et d’une formation de qualité pour l’amélioration des conditions de vie des individus, des communautés et des sociétés. Riche des enseignements tirés des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), l’objectif 4 va au-delà de l’enseignement primaire des enfants en mettant notamment en lumière l’articulation entre éducation de base et formation professionnelle. En outre, il met l’accent sur l’équité et la qualité de l’éducation dans une approche d’apprentissage tout au long de la vie; deux dimensions négligées par les OMDs. L’objectif 4 vise donc à ce que chaque enfant, jeune et adulte, principalement les plus marginalisés et vulnérables, accède à une éducation et une formation qui répondent à ses besoins et au contexte dans lequel il vit. Dans sa stratégie nationale pour le secteur de l’éduction, le Bénin s’aligne sur les Objectifs de Développement Durable (ODD) de l’Agenda 2030. L’éducation inclusive, équitable et de qualité doit être assurée pour tous et les possibilités d’apprentissage tout au long de la vie promues. En vue de répondre à cette exigence, il a été élaboré dans le secteur de l’éducation, une architecture cohérente de l’éducation prenant en compte 12 années et qui vise à ouvrir à tous les enfants et les jeunes, les voies pour des diplômes qualifiants et des formations professionnelles. En outre, le Bénin est un acteur du Partenariat Mondial pour l’Education (PME). Il ressort d’une étude réalisée en 2014 par le Programme d’Analyse des Systèmes Educatifs de la Confemen ( PASEC ) que moins de 50 % des enfants atteignent le niveau de compétence visé en français et en mathématique, après cinq années d’école. Cet état de choses concerne particulièrement les filles. L’amélioration nécessaire de la qualité de l’enseignement constitue également une préoccupation pour les services compétents du ministère de l’éducation.  Le programme d’enseignement conçu pour l’éducation primaire qui prévoit l’enseignement axé sur l’approche par compétences, est bien élaboré. Cependant, la mise en œuvre conséquente des cours par des enseignants techniquement qualifiés fait défaut. D’où le Projet de renforcement de capacités dans le secteur de l’Education (Pro-Educ).

Objectifs du projet

 

Le Projet de renforcement de capacités dans le secteur de l’Education (Pro-Educ) est commandité par le Ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement (BMZ) et travaille en étroite collaboration avec le Ministère des Enseignements Maternel et Primaire (MEMP) et ses services déconcentrés. Il vise l’amélioration de la qualité de l’éducation dans l’enseignement primaire, et un accès équitable à l’éducation.

Approche du projet

 

Selon les explications de la Chargée, Corinna Breitag Heinz, dans la mise en œuvre du projet, des Conseillères et Conseillers nationaux vivent et travaillent sur place dans les domaines de responsabilité des quatre Directions Départementales des Enseignements Maternel et Primaire (DDEMP) situées dans la zone d’intervention du projet. Ils offrent leur prestation d’appui-conseil à 34 Circonscriptions Scolaires au total. A en croire ses propos, dans leur collaboration intense avec les Conseillers Pédagogiques de ces Circonscriptions Scolaires, les Conseillers/Conseillères  nationaux suggèrent des processus de changement dont les effets contribueront à aboutir à un meilleur enseignement et, en outre, à augmenter les succès d’apprentissage des enfants. Ils appuient en particulier l’amélioration des enquêtes sur les niveaux d’apprentissage et le développement conséquent d’unités pédagogiques avec l’élaboration de matériel. La conception d’un cadre d’orientation pour  la qualité de l’école, en collaboration avec le MEMP permet à tous les acteurs des services locaux, de se  repérer dans leurs activités, d’utiliser efficacement les instruments déjà développés par exemple pour l’évaluation de la qualité de l’école et de mettre en  pratique l’approche par compétences officiellement reconnue.

Des avantages certains

A en croire la Chargée de projet, Corinna Breitag Heinz, les enseignant(e)s, à travers les formations continues assurées par les Conseillers Pédagogiques, sont en mesure d’établir un lien entre les programmes d’enseignement d’une part, et les compétences d’autre part. Ils améliorent leur esprit d’observation et perçoivent ainsi de manière subtile les besoins d’apprentissage des enfants. Ils abordent l’hétérogénéité dans leurs classes en choisissant dans le stock de matériel didactique déjà élaboré, le matériel approprié ou alors en fabriquant eux-mêmes le matériel adéquat à l’aide des outils les plus simples. L’offre d’apprentissage améliorée appuie les écoliers dans leur processus d’apprentissage et promeut le développement de leurs capacités. A l’aide du cadre d’orientation pour la qualité de l’école, les directeurs des écoles primaires sont mieux en mesure de mettre en rapport le rôle de leur management scolaire avec les performances d’apprentissage des élèves, d’analyser des problèmes complexes liés au quotidien de l’école et de chercher des solutions appropriées.  Les services techniques du ministère évaluent les exemples de bonne pratique et veillent à la vulgarisation dans toutes les écoles primaires du Bénin.

L’orientation pratique

L’un des facteurs de réussite du projet réside dans l’orientation pratique des bénéficiaires. Ainsi, aux dires de la chargée de projet, les Conseillers/Conseillères Pédagogiques et les enseignants reçoivent donc des suggestions sur la méthode d’enseignement et pour l’élaboration de matériel didactique. Ils sont motivés à utiliser en classe, les connaissances nouvellement acquises et, juste le lendemain, le matériel fabriqué par eux-mêmes. L’analyse des situations initiales d’apprentissage et la documentation de l’évolution de l’apprentissage permettent aux enseignants d’assumer leur responsabilité d’accompagnateur dans le processus et de répondre aux besoins individuels des enfants.

L’apprentissage  par la pratique

Dans son exécution, Pro-Educ a organisé du 8 au 9 novembre 2018 à Porto-Novo, un Atelier de réflexion et de planification, à l’intention des Conseillers pédagogiques bénéficiaires, en vue d’un accompagnement  des enseignants dans  le cadre de leur professionnalisation. Une rencontre qui à en croire, Ignace Houéssou, Conseiller Pédagogique à la Circonscription Scolaire de Grand-Popo, a permis de revisiter le cadre d’orientation scolaire élaboré dans la cadre du projet, à travers les deux piliers essentiels que sont la direction et le management. Il était donc question de faire le point sur la direction de management sur les plans de l’éducation et de l’apprentissage et d’évaluer les forces et les faiblesses du contrat d’axe de développement. Une démarche de qualité proposée par Pro-Educ et qui vise à amener l’enseignant à se professionnaliser, à prendre connaissance des insuffisances des apprenants,  en identifier les causes,  à se donner un objectif de changement, à proposer des solutions et à procéder à une planification. Après la  mise en œuvre, il s’ensuivra l’évaluation en vue d’un réajustement. Et selon le point établi par Elphège Gainsi, Conseillère Pédagogique Zone 3, Oganla, Porto-Novo, il est recommandé l’internalisation de l’apport de Pro-Educ  et l’insertion de cet aspect dans les grilles d’appréciation dans les classes pour permettre aux enseignants, d’intégrer ces savoirs dans leurs pratiques quotidiennes, en vue d’amorcer le changement au niveau des apprenants.

Thomas AZANMASSO

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