Dr Soliou Badarou de l’Unicef Bénin à propos de la mortalité infantile : “100 enfants de moins de 5 ans meurent chaque jour au Bénin“

Les statistiques relatives à la mortalité infantile et néo-natale sont effarantes voire inquiétantes au Bénin. Invité du rendez-vous hebdomadaire « Café Médias plus » vendredi, 30 novembre 2018, le spécialiste santé à Unicef Bénin, Dr Soliou Badarou a fait savoir qu’en moyenne 100 enfants de moins de 5 ans meurent chaque jour au Bénin…

« Aujourd’hui selon les derniers chiffres, nous sommes à 96 décès d’enfants de moins de cinq ans pour 1000 naissances vivantes » a-t-il martelé avant de préciser que le tiers des enfants qui meurent sont des nouveau-nés. Et de poursuivre «jusqu’à la semaine dernière, le Bénin a enregistré 2363 décès de nouveau-nés (année 2018 en cours) ». De même, on note 26 décès de nouveau-nés en moyenne au Bénin chaque jour, 632 femmes ont perdu la vie en voulant la donner. Des chiffres censés laisser perplexes plus d’un au regard des efforts consentis par les gouvernants et la communauté internationale pour la réduction du taux de mortalité infantile et néo-natale au Bénin. A en croire Dr Soliou Badarou, les raisons de ces décès sont liées à la prématurité, l’asphyxie et les infections. Outre la naissance d’enfants prématurés souvent conditionnée par le jeune âge ou l’âge avancé de la mère, les conditions de vie pénibles de la femme enceinte inquiètent. « Il n’est pas rare d’entendre des médecins dire que telle femme devrait être mise au repos », a rapporté Dr Badarou. Faut-il le souligner, une femme anémiée ou sous alimentée présente un risque pour le bébé. Chose curieuse, Bénin, 57% de femmes âgées de 15 à 49 ans sont anémiées. « Le bébé se nourrit à partir du placenta et du sang de sa mère. Donc si une mère enceinte n’est pas bien nourrie ou est anémiée, son bébé ne peut pas être bien nourri et les conséquences…», confie Dr Soliou Badarou. Il y a de ce fait, urgence d’agir efficacement et méthodiquement pour la santé de la mère et de l’enfant.

Aziz BADAROU

NationalSciences et SantéSoliou Badarou
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