Commune de Grand-Popo : SOS, la mangrove en danger !

Le village de Louicodji dans l’arrondissement d’Agoué, commune de Grand-Popo a été le théâtre de fait d’atteinte à l’environnement, notamment, la mangrove, ressource rare protégée par des conventions internationales. Les faits remontent à quelques mois, où  un individu a entrepris la coupe de la mangrove située sur la rive du fleuve Mono faisant frontière entre le Bénin et le Togo, sur un espace de 150m de long et 10m de large : « On était là un jour, lorsque le monsieur était venu avec un véhicule, et a commencé par enlever les mangroves. Nous leur avons demandé s’ils ont reçu une autorisation, car c’est interdit par la loi. Mais ils ne nous ont pas écoutés », a raconté le responsable des jeunes de la localité Ricardo Codjo. Et c’est sur insistance des jeunes qui, entre-temps, ont alerté les autorités locales et communales, que l’intéressé a mis fin à la coupe de la mangrove, mais a entrepris la construction d’un bâtiment au mépris du rappel à  l’ordre des jeunes par rapport à la distance réglementaire à observer pour l’érection des bâtiments au bord des cours d’eau. Le chantier ne fut arrêté qu’après la marche organisée par les jeunes du village sur la mairie de Grand-Popo, qui suscita la descente des autorités communales sur le terrain pour la pose d’une banderole à cet effet. Alertés, les activistes de l’environnement et autres journalistes en formation à Kpomassè, sous la coupole de l’Organisation non gouvernementale Eco-Bénin, se sont déplacés sur les lieux pour un constat. Et ce, en présence du responsable communal adjoint des eaux et forêts de Grand-Popo, l’Adjudant Antonin Dansou. A l’en croire,  en la matière, la loi 93009 du 2 juillet 1993, de disposition générale, subordonne tout défrichement au bord des cours d’eau, à l’observance d’une distance minimum de 25 mètres de la rive. Dans le cas d’espèce, cette disposition est déjà violée nonobstant la coupe de la mangrove située dans des écosystèmes  particuliers et protégée par des textes au plan international. Il a promis faire un compte rendu à l’autorité hiérarchique, en vue de la convocation et de l’audition du prévenu. Un procès verbal sera donc établi par la suite et envoyé à l’administration forestière de Lokossa pour des actions à mener. Selon les explications du forestier, le mis en cause est passible  d’une amende de 50 à 500 000 FCfa et d’un emprisonnement de 3 à 6 mois. Les activistes en formation ont pris l’engagement sous le contrôle de Eco-Bénin, de suivre le dossier jusqu’à son terme.

Th.A.

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