3ème Congrès ordinaire du Syntrasesh : Prôner l’unité syndicale contre les dérives liberticides

Conformément aux dispositions statutaires régissant le Syndicat national des travailleurs des services de santé humaine du Bénin (Syntrasesh), les militants ont été conviés samedi, 15 décembre 2018, aux travaux du 3ème Congrès ordinaire de l’organisation syndicale. Le présent congrès qui s’est déroulé à la place des fêtes Grâce divine de Midombo à Cotonou a permis aux syndiqués d’évaluer le chemin parcouru et d’évoquer la nécessité d’une unité d’action pour la défense des intérêts des partenaires sociaux. Au terme du Congrès, Soulé Salako a été reconduit secrétaire général du Syntrasesh…

« Syndicalisme au Bénin à l’ère de la rupture : Unité d’action, seule arme pour arrêter les dérives liberticides », c’est le thème qui a focalisé les attentions durant les travaux du 3ème congrès ordinaire du Syntrasesh. Un congrès qui se tient à un moment particulier, marqué par le retrait du droit de grève, la crispation du climat social. Dans son mot de bienvenue, la présidente du comité d’organisation, Hounzandji Chantale s’est réjouie des combats menés au quotidien par le Syntasesh pour la satisfaction de la plateforme revendicative des partenaires sociaux malgré les pressions. Quant aux syndicats invités au congrès, ils ont dit toute leur admiration des valeurs de leadership syndical, incarnées par le bureau et militants du Syntrasesh. Si pour le syndicaliste Aïko, l’unité d’action s’impose face à la caporalisation des acquis démocratiques, la suppression du droit de grève, le représentant du Syntisfar s’est dit convaincu que les dérives liberticides ne sauraient conduire à la mort du syndicalisme. Quant à Dr Fassinou du syndicat des médecins du Bénin, il a appelé à des réflexions profondes sur l’avenir du militantisme syndical, l’avenir et les conditions de travail des agents de santé. Pour le coordonnateur de l’Intersyndicale des ressources humaines en santé, Adolphe Houssou, l’unité syndicale a été fructueuse dans les récentes luttes menées et il n’est plus question d’y renoncer. Car, selon lui, les luttes à venir seront rudes et les victoires ne seraient possibles que dans l’unité. « Ceux qui nous gouvernent sont malhonnêtes car les syndicalistes ont mené des luttes pour qu’ils aient la liberté de déposer leur candidature  et maintenant, ils veulent la mort du syndicalisme », s’en prend-t-il au gouvernement. Prenant la parole, le représentant du ministre de la santé a salué les efforts consentis par le Syntrasesh pour défendre et préserver les acquis socioprofessionnels des travailleurs. Il a, par ailleurs, invité à un dialogue permanent et constructif pour plus d’acquis. « Les réformes actuelles qui s’opèrent dans le secteur de la santé sont des réformes suicidaires » dénonce le secrétaire général de la Cstb, Kassa Mampo qui jugent fallacieuses, les raisons avancées pour justifier la suppression du droit de grève. A l’en croire, l’emploi a été rendu davantage précaire alors que le statut général de la fonction publique était fortement décrié. Se prononçant sur les lois “liberticides“ votées au parlement, il estime qu’une loi sociale ne peut être adoptée sans consulter les forces sociales. De ce fait, les lois concernées n’engagent point les travailleurs, laissera-t-il entendre. Le secrétaire général du Syntrasesh, Salako Souley, évoquant le bilan moral du syndicat, a souligné que par rapport aux objectifs à eux assignés depuis 5 ans, le Syntrasesh a grandi et a acquis beaucoup d’expériences. Il a été d’ailleurs réélu pour conduire les destinées de l’organisation syndicale durant les cinq prochaines années.

 

Aziz BADAROU

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