Tous ensemble, donnons une famille à ABEBI… 

Si vous avez quelques minutes à m’accorder, je voudrais vous raconter l’histoire d’une jeune femme.  Je lui prêterai le prénom de « Abèbi » pour la circonstance, afin de préserver son identité.

Abèbi est une jeune femme de 17 ans, internée au CNHU depuis longtemps, depuis suffisamment longtemps pour que nous puissions dire sans risque de nous tromper qu’elle est une fille de la maison. Pour preuve, Abèbi est considérée comme une protégée des médecins qui la soignent avec affection.

Rien ne semblait prédestiner cette jeune fille à séjourner à l’hôpital. Elle n’avait qu’une petite plaie de rien du tout qu’innocemment, il y a quelques années, elle avait grattée. Cette plaie infectée semblait bien guérir par l’automédication. Et, pour calmer ses douleurs, son père lui donnait du paracétamol une fois en passant. Peut-être qu’un instinct maternel aurait pu épargner à Abèbi tous les déboires qui, désormais, deviendront le lot quotidien de sa vie. Ne dit-on pas que les mères sentent venir le danger sur leurs enfants et s’empressent de le dévier autant qu’elles le peuvent? Seulement, il y a longtemps qu’Iya Abèbi n’est plus en contact avec sa fille. Séparée de son ex compagnon, le père d’Abèbi, désormais logée dans un foyer dont son nouveau mari ne veut rien entendre de l’existence de sa fille, Iya Abèbi est passée à autre chose, consacrant le reste de sa vie à cette nouvelle famille qu’elle a formée.

Quand il fut certain que son cas devenait préoccupant, Abèbi qui fut conduite un peu trop tard au CNHU par son père qui, seul, l’élevait, fut bientôt abandonnée par ce dernier que l’avalanche des ordonnances fit fuir. UN JOUR IL PARTIT, POUR NE PLUS JAMAIS REVENIR VOIR SA FILLE.

Abandonnée aux bons soins des médecins du CNHU, délaissée par son propre sang dans ce milieu où coule trop de sang innocent, Abèbi devint la protégée du corps médical. Dans cet hôpital désormais devenu pour elle une maison, sa maison, elle y recevait de quoi se nourrir et suivre ses soins. Les ordonnances étaient tantôt réglées par le personnel soignant, tantôt par les bonnes âmes qui, mises au courant de sa situation, n’hésitent pas à mettre la main à la poche pour lui porter assistance. Seulement, son état devenait de plus en plus critique. Le service social de l’hôpital mena des enquêtes qui finiront par porter leurs fruits. LE PERE D’ABEBI FUT RETROUVE ET MIS DEVANT SES RESPONSABILITES. SON MANQUE EVIDENT DE COOPERER LE FIT CONDUIRE EN PRISON. Le sort de cette « orpheline » dont les parents sont pourtant bien vivants est dès lors scellé. Elle n’avait plus personne au dehors pour batailler pour qu’elle sorte, plus aucun parent pour décider de la suite de son traitement. Il était pourtant clair qu’elle avait besoin de plus que des médicaments pour aller mieux. ABEBI DEVAIT SE FAIRE AMPUTER UNE JAMBE POUR SURVIVRE. La gangrène avait fait son parcours et ne laissait plus place à aucun doute qu’il fallait pratiquer une opération.

 Le corps médical, même en l’absence des parents d’Abèbi et des factures qui s’amoncelaient, avait la volonté de l’aider à s’en sortir. Un chirurgien au cœur de père, prit autorisation auprès du Procureur de la République pour procéder à l’amputation. Cette mesure était nécessaire pour protéger le personnel soignant d’une éventuelle poursuite judiciaire de la part de la famille.

Quand je suis allée à son chevet, son corps svelte était assis sur son lit. Rien sur son visage ne laissait entrevoir son malaise. Le surveillant du département Chirurgie Pédiatrique m’expliqua tout de même qu’elle souffrait de troubles psychologiques.

Malgré son membre amputé, elle ressentait encore la présence de ce pied qui n’était pourtant plus là. Est-ce un déni ? Seuls, les professionnels de la médecine pourront l’expliquer. Aux pieds de son lit, j’appris qu’une prothèse avait été rendue disponible pour elle. Le surveillant évoqua également une famille d’accueil disposée à lui offrir un toit, de la nourriture, de l’amour et surtout, un sentiment de sécurité et d’appartenance qui lui manque si cruellement depuis que sa mère l’a abandonnée et depuis que son père a tourné les talons, ignorant pendant longtemps si sa fille était toujours vivante ou morte. SEULEMENT, LA SEULE CONDITION QUE POSE CETTE FAMILLE D’ACCUEIL, EST QUE LA FACTURE D’HÔPITAL NE SOIT PAS À SA CHARGE CAR, MALGRÉ TOUTE SA BONNE VOLONTÉ, CE COUPLE N’A PAS LES MOYENS DE PAYER LES 2.164.000 F CFA À CE JOUR FACTURÉS PAR LE CNHU POUR LE COMPTE D’ABEBI.

Alors que nous quittions sa chambre, les autorités du Service d’Accueil Clients du CNHU et moi pour aller visiter d’autres patients démunis, en difficultés de paiement de leurs factures médicales, je me suis laissée distancer par ces messieurs et je suis retournée vers Abèbi pour lui demander, en murmurant pour ne pas me faire entendre des autres patients avec lesquels elle partage sa chambre. « Dis-moi, comment fais-tu pour avoir les moyens d’acheter des couches quand tu as tes menstrues ou pour acheter tes sous-vêtements? « . Elle me répondit de sa douce voix « Dieu pourvoit et envoie des gens m’aider avec un peu de sous. J’en commande alors dehors quand j’en ai besoin. ».

Je lui ai répondu par un sourire que je voulais plein de force, même si au-dedans de moi je tremblais comme une feuille. J’étais envahie autant par une sorte de culpabilité pour toutes ces fois où j’ai été ingrate en me plaignant de futilité, que remplie de gratitude à Dieu pour ma mère partie, non parce que m’ayant abandonnée mais parce qu’ayant été empêchée par la mort d’être à mes côtés. Quand je pense à la souffrance de ne plus jamais la voir, je me demande ce que ressent cette fille de savoir que, pour sa mère vivante, elle est comme morte.

Aujourd’hui, Dieu veut écrire un nouveau tome dans l’histoire de sa vie. Aujourd’hui, Dieu voudrait donner à Abèbi un père et une mère, un foyer avec des frères et des sœurs. Mais une facture de 2.164.000 F CFA s’interpose entre ce miracle et sa sombre réalité actuelle. 2.164.000 F CFA, c’est le prix de sa liberté pour sortir du CNHU, le prix à payer pour commencer un nouveau départ, le prix à payer pour avoir une nouvelle famille. 2.164.000 F CFA est le prix à payer pour pouvoir avoir le droit et la légitimité de dire à nouveau « Papa, Maman ».

En attendant, par ce texte que vous lisez, je fais de vous: père, mère, frère, sœur, oncle, tante, grand-père, grand-mère d’Abèbi. Je prie que Dieu suscite en nous tous, compassion, afin que nous puissions sortir cette enfant de cet hôpital et de cette situation qui la consume intérieurement. Je pourrais vous raconter l’histoire de ces autres quatorze (14) enfants internés dans plusieurs départements du CNHU (crèche, pédiatrie, chirurgie pédiatrique) qui ont besoin de 3.383.000 F CFA à payer pour rejoindre leurs familles.  Je pourrais aussi vous parler des quinze (15) femmes de la C.U.G.O qui jonchent la cour du CNHU avec leurs tout nouveau-nés en main, incapables de payer leurs factures au total estimées à 1.505.000 F CFA, pour rejoindre leurs foyers. Une ardoise globale de 4.888.000 F CFA donc. Si vous n’avez pas à cœur de sauver Abèbi en cotisant pour ses 2.164.000 F CFA, vous pourriez choisir rejoindre le combat qui est le nôtre, du 18 au 28 Décembre pour rassembler les 4.888.000 F CFA pour sortir les autres enfants ainsi que les mères nourrices retenues par la pauvreté dans les locaux du CNHU afin de leur permettre de terminer l’année 2018 en famille.

Vos dons seront les bienvenus par MTN MOBILE MONEY au 69 39 70 57, par MOOV FLOOZ au 60 85 42 70, sur COMPTE BANCAIRE UBA 5011 0000 6403. Cette initiative de l’ONG ESSENAM dont je suis la Présidente a débuté en Décembre 2017 avec 5.593.100 F CFA collectés comme frais médicaux pour libérer 69 patients du CNHU et de l’HOMEL. Je reste disponible au +229 96 14 28 62. Toutes institutions et compagnies voulant participer, par responsabilité sociétale, sont priées de bien vouloir nous contacter afin d’être rassurées du sérieux de notre engagement par les factures de caisse, les bons de sortie et le reportage justificatif de l’édition passée, présentant témoignage de médecins soignants et patients bénéficiaires, ces documents ne pouvant être diffusés publiquement sur les réseaux sociaux pour préserver l’identité des patients. Nous remercions d’avance tous ceux qui voudront nous aider. Dieu vous bénisse.

Cordialement,

Arielle Heaven AKOUETE

Arielle Heaven AkoueteFaits DiversNational
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