Procès Icc services à la Criet : Le Pasteur Justin Dimon accuse Yayi et parle de la colère de Dieu…

Le scandale financier Icc-services continue de faire débat à la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet). Ce mercredi, 23 janvier 2019, plusieurs personnes ont comparu à la barre dont le pasteur Justin Dimon, ancien conseiller spirituel de l’ex Président de la République. Pour lui, la Criet fera éclater la vérité dans ce scandale financier…

Le pasteur Justin Dimon, poursuivi pour recel des produits d’escroquerie et de corruption par Tégbénou pour faciliter l’accès de ce dernier au Chef de l’Etat Boni Yayi, a comparu à la barre ce mercredi.  Membre de la garde rapprochée du Chef de l’Etat, conseiller spirituel, il estime que son arrestation dans le cadre de l’affaire Icc-services relève de la pure injustice. Niant toute implication dans le scandale financier, il déplore avoir été déposé en prison sur instructions de l’ancien Chef de l’Etat. Pour Justin Dimon, l’ouverture du dossier Icc-Services devant la CRIET est une œuvre de Dieu. Selon ses propos, cette juridiction spéciale vient rétablir la justice dans le dossier Icc-Services. « Dieu m’a révélé que la Criet est une juridiction qui vient de lui et est venue rétablir la juridiction que le Président Boni Yayi a enfoui sous la mer », a-t-il affirmé. Dans sa déposition, il affirme que c’est Dieu qui aurait suscité cette crise pour ramener le chef de l’Etat d’alors à la réalité du pouvoir. Les déclarations les unes contradictoires que les autres qui sont faites à la barre est le signe manifeste que tous les acteurs de ce dossier ont agi sans se rendre compte de ce qu’il fait; précise-t-il. « …C’est la désobéissance du président Yayi Boni qui a poussé Dieu à susciter le dossier ICC-Services pour le ramener à l’ordre » indique-t-il. Et de poursuivre « Le président Yayi doit passer par ici pour que je porte plainte contre lui ». Convaincu que l’issue du procès est proche, il affaire « C’est cette Cour qui va dire toute la vérité…Le seigneur a dit que cette Cour ne va pas diluer la vérité…Cette Cour va mettre fin à tout cela ». Pour lui, on a voulu juste le plonger dans cette affaire. On l’aurait accusé d’avoir bénéficié des villas et d’importantes sommes auprès des promoteurs de Icc-services. Selon ses dires, il en a eu le cœur net en prison avec les confidences de Emile Tegbenou. Il accuse également l’ancien procureur Jonas Gbènamèto d’avoir comploté contre lui. Il affirme avoir bénéficié des avantages financiers auprès d’Emile Tegbenou en raison du rôle qu’il a joué dans la vie de ce dernier sur le plan spirituel. Il n’a pas manqué d’accuser le Pasteur Alokpo de faire partie de ceux qui n’ont pas prêché la vérité au Président Boni Yayi. Des 10 millions reçus auprès de Tegbenou, il affirme l’avoir remis à l’Etat béninois. S’il accuse le pasteur Tinkpon André d’avoir été au cœur du scandale, il estime que Boni Yayi est responsable de cette situation car pour lui, il est inadmissible qu’avec tous ces agents de renseignements, l’information ne devrait point échapper au Chef de l’Etat. Il dit ne connaitre ni Guy Aplogan ni Pamphile Dohou qu’en prison.

Le commandant de la police en service à la direction de gestion des frontières, Yannick Lègba a été aussi convoqué pour éclairer la Cour sur le montant exact de la dette de la structure Icc-Services. Cité dans l’affaire pour avoir procédé à l’apurement des données issues du recensement de l’Insae, il a expliqué qu’il a donné son avis technique sur les données sur instruction du directeur de la police nationale d’alors tout en précisant qu’il n’est pas membre du comité de suivi. A l’en croire, son travail a consisté à relever les soldes positifs et négatifs en fonction des données de l’Insae. « J’ai aussi aidé à faire des simulations pour voir s’il fallait payer, quelle catégorie de déposants pourrait être remboursée » a-t-il précisé. Invité à aider la Cour à comprendre les 109 milliards, 72 et 68 milliards évoqués comme montant de la dette de Icc-services, Yannick Lègba affirme que c’est l’Insae qui a procédé à l’apurement qu’il n’a fait que calculer les soldes positifs et négatifs. « …lorsque je suis venu apporter mon avis technique, et quand j’ai eu la base de données, j’ai estimé qu’elle n’était pas apurée. C’est alors que le Dg de l’Insae a repris les données pour les apurer. C’est donc sur la base de cette base de données que j’ai travaillé… J’ai travaillé avec un logiciel de statistiques que j’ai apporté moi-même… Le cumul des soldes négatifs a donné 4 milliards, lorsqu’on a soustrait çà, on a trouvé un solde de 68 milliards. Le chef d’agence de Icc-services à Bazounkpa, Michel Agbonon a été également entendu à la Cour. Interrogé sur la source des intérêts mirobolants accordés aux déposants, il affirme avoir ressenti aussi la même inquiétude au début mais il aurait été rassuré lorsque la hiérarchie lui a confié que la structure est en partenariat avec des industries pétrolières et minières. Poursuivi pour escroquerie, il affirme tout ignorer du fonctionnement de la structure et qu’il se contentait de son salaire mensuel, passé de 25 mille à 80 mille francs quand il a été nommé chef d’agence. Le procès se poursuit ce jeudi.

 

Aziz BADAROU

CrietFaits DiversJusticeNationalYayi Boni
Comments (0)
Add Comment