L’ancien Bâtonnier, Me Achêfon Jacques Migan était l’invité de l’émission hebdomadaire et sociopolitique ‘’ L’invité du dimache’’ de la télévision de service public au Bénin, Ortb. Ce dimanche 24 février 2019, il s’est prononcé sur l’instauration du quitus fiscal, la non-délivrance, jusque-là, du certificat de conformité aux partis de l’Opposition devant prendre part aux législatives d’avril prochain, la lutte contre la corruption et l’impunité par le président Patrice Talon avec le limogeage récent du préfet du Littoral, Modeste Toboula et du ministre de la Décentralisation, Barnabé Dassigli pour une affaire de morcellement et de vente de domaine public.
Au sujet du quitus fiscal institué par le législateur comme pièce capitale devant faire partie du dossier de tout candidat aux législatives, Me Jacques Migan s’est réjoui de la chose. Selon lui, c’est « belle avancée » car, cette exigence a permis de renflouer les caisses de l’Etat. L’ancien Bâtonnier a déploré le fait qu’au Bénin, pays à revenu essentiellement fiscal, que les gens n’aiment pas payer leurs impôts et être en règle vis-à-vis du fisc. « Pour être député, il faut être un modèle », a souligné l’invité de Prévert Prosper Noutéhou.
Lutte contre la corruption et l’impunité…
Invité à donner son point de vue sur la lutte qui se mène par le chef de l’Etat contre la corruption et l’impunité, l’ancien Bâtonnier a fait observer que « c’est la première fois depuis 59 ans que notre pays mène une véritable lutte contre la corruption ». Et il martèle : « Aujourd’hui, nous sommes réellement dans la lutte contre l’impunité ». Faisant le lien avec le limogeage du préfet Toboula et du ministre Dassigli, proches collaborateurs et soutiens du président de République, Me Jacques Migan estime que c’est un signal fort dans l’opinion. Beaucoup, selon lui, vont comprendre désormais (même dans l’entourage du président Talon), que ce n’est pas de l’amusement ni une lutte dressée uniquement contre les opposants. « Je souhaiterais que le chef de l’Etat ne baisse pas les bras », a-t-il exhorté tout en demandant l’accompagnement de tous à la lutte. Justifiant son soutien à la lutte contre la corruption, il a fait savoir qu’en luttant contre l’impunité ce sont les caisses de l’Etat qui sont conséquemment remplies, facilitant ainsi la construction d’infrastructures de développement pour le bonheur de la population.
Et pourtant Me Migan a accompagné Kérékou et Yayi !
Selon Me Migan, aujourd’hui soutien de Patrice Talon, la lutte contre la corruption sous les régimes Mathieu Kérékou et Yayi Boni n’ont pas comblé les attentes. Il a cependant souligné, pour lever toute équivoque, qu’il n’a accompagné le régime Kérékou que pendant 5 ans. Quant à Yayi, il ne l’a « jamais accompagné », a-t-il clamé. Son rapprochement, entre 2006 et 2007, du Pouvoir Yayi était lié, a déclaré Jacques Migan, au fait que le président Yayi Boni avait eu comme vision la modernisation de Porto-Novo. Etant originaire de la ville Capitale, l’ancien Bâtonnier y avait cru, mais hélas !
Fcbe, Usl, Re… sans leur certificat de conformité…
Questionné sur la situation de la non-délivrance du certificat de conformité aux partis de l’opposition, synonyme de leur mise à l’écart pour les législatives du 28 avril, l’invité du dimanche a plutôt jeté tout le tort sur les responsables de l’opposition. Jacques Migan y voit la négligence de ces acteurs qui, selon lui, ne se sont pas concentrés sur l’essentiel. « Ils ne sont pas allés jusqu’au bout du traitement des dossiers (…) Ils sont victimes pour n’avoir pas bien lu les textes (Code électoral, charte des partis politiques ndlr), On a tout le temps travaillé avec légèreté dans notre pays (…) Ils ont été victimes de leurs erreurs (…) Nul n’est au-dessus de la loi » sont entre autres expressions utilisées pour justifier ce que vivent les partis de l’opposition à quelques heures de la clôture du dépôt des dossiers de candidatures. Au dire de Jacques Achefon Migan, membre du Bloc Républicain, c’est une nouvelle ère désormais avec la réforme du système partisan. Et il faut s’y conformer dans le strict respect des lois de la République comme l’ont fait d’autres partis, aujourd’hui au pas avec leur certificat de conformité.
J.B