Selon la Banque Mondiale : Il faut faciliter l’accès des femmes aux carrières scientifiques

(¾ des droits reconnus aux hommes sont accordés aux femmes)

Malgré les actions fortes initiées et mises en œuvre pour combattre l’égalité du genre dans le monde, les femmes ne jouissent toujours pas, dans la totalité, des mêmes droits que ceux reconnus aux hommes. Dans une publication sur son site, la Banque mondiale a révélé que les femmes ne se voient accorder que les ¾ des droits reconnus aux hommes et qu’il urge de faciliter leur accès aux carrières scientifiques…

Si l’importance des investissements dans les connaissances, les compétences et la santé des populations pour faire de chaque individu, un acteur productif de la société, n’est plus à démontrer, des déficits de capital humain ne sont pas restés sans conséquences. Il est donc évident que l’éducation joue un rôle déterminant pour permettre aux jeunes de réaliser leur potentiel. Et l’enseignement des sciences, de la technologie, de l’ingénierie et des mathématiques (STIM) est fondamental, non seulement pour répondre aux besoins de main-d’œuvre de demain, mais aussi pour former des chercheurs et des innovateurs qui contribueront à résoudre des problèmes a priori insolubles. « La sous-représentation des femmes et des filles dans les filières scientifiques est souvent soulignée, mais les données sur l’accès à l’éducation et sur sa qualité montrent que la situation est plus nuancée qu’il n’y paraît. À l’échelle mondiale, la parité dans l’enseignement primaire est un progrès remarquable de ces dernières années, qu’il s’agisse de scolarisation ou d’achèvement des études. Si des écarts entre les sexes subsistent dans certains pays à faible revenu, principalement en Afrique subsaharienne, les disparités s’inversent dans quelques pays d’Amérique latine où les garçons ont moins de chances de fréquenter et d’achever l’école primaire. Globalement, les écarts filles-garçons (quand ils existent) sont faibles en comparaison avec les fossés entre pays riches et pays pauvres. En termes de résultats scolaires, on sait que les filles réussissent souvent aussi bien, voire mieux que les garçons en sciences et en mathématiques » lit-on dans la publication de la Banque mondiale.

Des réalités de l’école primaire à l’université…

 

Selon la Banque mondiale, à l’école primaire, il n’y a pas de différence entre les sexes dans les résultats en sciences dans plus de la moitié des 47 pays où les performances sont mesurées et les filles obtiennent de meilleures notes que les garçons dans 26 % des pays. « L’écart de résultats est presque trois fois plus élevé quand les filles réussissent mieux que les garçons, comparé à celui qui existe quand les garçons ont de meilleures notes que les filles. En mathématiques, la situation est similaire : il n’y a pas de différence entre les sexes dans la moitié environ des pays étudiés, mais les garçons obtiennent de meilleurs résultats que les filles dans 37 % des pays » lit-on. Par contre, dans l’enseignement secondaire, les taux de scolarisation et d’achèvement des études sont plus faibles et les écarts en fonction du revenu des pays se creusent, mais les tendances globales restent similaires. Il ressort également que le plus faible taux d’achèvement du premier cycle du secondaire (43 %) est enregistré en Afrique subsaharienne. « L’Afrique subsaharienne présente également le plus grand écart entre les sexes, 46 % des garçons achevant le premier cycle de l’enseignement secondaire contre 41 % des filles. La situation est inverse en Amérique latine, où ces taux présentent un écart de 5 points de pourcentage en faveur des filles. Dans le secondaire, les données de la moitié environ des pays couverts ne montrent aucune différence entre les sexes dans les résultats en sciences. Les filles obtiennent de meilleurs résultats que les garçons dans 36 % des pays et, le cas échéant, cet écart est 2,5 fois plus élevé que celui observé quand les garçons réussissent mieux que les filles. En mathématiques, les filles réussissent aussi bien que les garçons », précise la publication. Le constat déplorable a été fait dans l’enseignement supérieur où le déséquilibre hommes-femmes dans les filières STIM est flagrant. « Dans le monde, il y a plus de femmes que d’hommes inscrits à l’université (112 femmes pour 100 hommes) et les taux d’obtention de diplômes sont plus élevés chez les femmes. L’Afrique subsaharienne fait toutefois figure d’exception : outre le très faible taux de poursuite des études au-delà du secondaire en général, les femmes sont encore moins nombreuses à s’inscrire à l’université (8 % contre 11 % pour les hommes).Mais alors que les femmes, à l’échelle mondiale, affichent des taux plus élevés d’inscription et d’obtention de diplômes que les hommes, elles sont moins susceptibles de se spécialiser dans des disciplines scientifiques (figure 3). Seules 7 % d’entre-elles s’orientent vers les filières d’ingénierie, contre 22 % des hommes. Et, parmi les étudiants en technologies de l’information et de la communication (TIC), 28 % sont des femmes et 72 % sont des hommes » mentionne la publication. En somme, il faut retenir que les femmes ont moins de chances que les hommes d’intégrer la main-d’œuvre scientifique et sont plus susceptibles de la quitter. À l’évidence, il reste beaucoup à faire pour intensifier la représentation des femmes dans des domaines scientifiques habituellement considérés comme réservés aux hommes, selon la banque mondiale. « Néanmoins, agir de façon « précoce » sur deux fronts pourrait renforcer la confiance en des femmes et des filles, et par conséquent avoir un impact réel sur l’augmentation de la part des femmes dans les domaines des STIM : leur permettre d’acquérir une expérience concrète pendant leurs études et leur faire découvrir la réussite exemplaire de femmes exerçant ces métiers » recommande-t-on dans ladite publication.

 

Aziz BADAROU

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