Décision de la Cour quand tout dormait : Djogbénou refuse de rentrer dans l’histoire

Les recours de Moele Bénin, de l’Union sociale libérale et du Parti du renouveau démocratique déposés devant la Cour constitutionnelle pour réfuter le rejet de leurs dossiers de déclaration de candidatures par la Commission électorale nationale autonome n’ont pas prospéré. Après deux jours de travaux faits de plaidoiries et d’analyses des éléments de preuves, les sept sages de la Haute juridiction ont simplement débouté chacun des trois partis politiques. Dans sa décision rendue au petit matin du mercredi 13 mars 2019, la Cour présidée par Joseph Djogbénou a démontré que les décisions de la Cena ne sont pas contraires à la Constitution. Pour ce qui est du recours relatif aux Partis Union progressiste et Bloc républicain dans lequel le Prd demandait l’invalidation des récépissés de ces partis politiques créés sous l’onction du chef de l’État, la Cour Djogbénou va rester dans la même posture en déclarant que la Cena n’a pas violé l’article 26 de la Constitution évoqué par le requérant. Les récépissés définitifs Numéro 0124/Cena en date du 5 mars 2019 et Numéro 0125/Cena du 5 mars 2019 appartenant à l’Union progressiste et au Bloc républicain ne sont donc pas contraires à la Constitution, selon la Cour.

Il n’en fallait pas plus pour que ces différentes décisions tant attendues et rendues pendant que les Béninois dormaient encore, soient attaquées de toutes parts au lever du jour. Sur la toile, dans les lieux publics et sur les radios, il ne pouvait en être autrement quand ces décisions viennent de l’ « ancien » Avocat personnel du président de la Cour. En effet, pour la plupart des citoyens, Il est tout de même inconcevable que sur des arguments et preuves  »bétons  » sortis par le Prd, documents  non contestés par la Cena elle-même,  la Haute juridiction cautionne la validation de l’Up et du BR comme partis ayant satisfait aux exigences légales pour prendre part aux prochaines législatives. Ces décisions de la Cour qui viennent s’ajouter à la kyrielle du genre rendue en faveur du Pouvoir Talon    ne font que jeter du discrédit sur les institutions en charge d’organiser les élections au Bénin sous la Rupture. Dans l’opinion et surtout dans le camp de l’opposition, ces institutions ne sont plus crédibles pour la transparence du scrutin du 28 avril. En tout cas, pour nombre de Béninois qui attendaient de la Cour constitutionnelle une invalidation des deux listes soutenant Patrice Talon, au regard des documents confidentiels probants exhibés par le requérant, c’est un regret qu’une fois encore le professeur agrégé de droit privé, Joseph Djogbénou et ses pairs, refusent d’entrer dans l’histoire par la grande porte.

Les Partis Up et Br définitivement certifiés

Les décisions de la Cour sont sans recours. Et la Cour a parlé hier. En validant le travail fait par la Cena quant à la légalité des partis Union progressiste et Bloc républicain pour prendre part au scrutin législatif, les sept sages viennent ainsi corroborer le cheminement entrepris par ces derniers nés de l’arène politique béninois. Dans l’un de ses récents  articles, votre journal Matin Libre s’était déjà demandé  » et si tout ce méli-mélo observé au niveau du ministère de l’intérieur, au niveau de la Cena, puis à la présidence de la République avant que le chef de l’État ne semble fléchir, était pour légitimer les deux blocs politiques qui étaient dans une position très délicate au regard des nouvelles lois électorales adoptées ?  ». Avec cette décision rendue par la Cour Djogbénou, il semble que ces deux partis politiques ont désormais un bouclier autour d’eux. La Cour constitutionnelle le leur a offert même si la manière dont ce bouclier a été obtenu est fortement contestée dans l’opinion. Une chose est sûre les pro Talon ont de quoi bomber désormais le torse en disant  » nous, nous sommes prêts. Rien ne se fera sans nous. Allez faire toutes vos propositions possibles pour une sortie de l’impasse électorale, mais il ne sera pas question de dire que nous autres n’existons pas en tant que partis politiques légalement constitués  ».

 

Worou BORO

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