Le Cadre de réflexion prospective pour le développement du Bénin (Crpd) en partenariat avec le Pôle unifié des jeunes de l’opposition a organisé mercredi 27 mars 2019, une causerie-débat à la Place Québec de Cotonou. L’objectif était de permettre aux jeunes de se prononcer sur l’impasse électorale actuelle que vit le Bénin en vue de trouver des issues pour une sortie de crise. C’était sous la houlette de Constantin Amoussou, Carel Lawson et du coach Stanislas Houngbédji.
Selon Stanislas Houngbédji, le Bénin vit une crise latente liées aux nouvelles lois électorales où, si l’on s’en tient à la dernière conférence de presse de la Commission électorale nationale autonome (Céna), aucun parti politique, qu’il soit de la mouvance présidentielle ou de l’opposition, n’est en règle vis à vis des lois électorale dont le Benin s’est doté. D’où la nécessité d’agir pour sortir de l’impasse. Et en ligne de mire, l’adoption d’une nouvelle Charte des partis politiques et d’un nouveau le code électoral avec pour innovations, l’exigence du quitus fiscal comme pièce constitutive du dossier de candidature et l’introduction de l’article 242 relatif à la répartition des sièges à l’Assemblée nationale. Cerise sur le gâteau, le 1er février 2019, la cour constitutionnelle exige un certificat prouvant la mise en conformité des partis à la loi 2018-23, pièce qui, à en croire Carel Lawson, n’est ni requise par la Charte des partis politiques, ni par le code électoral. Plusieurs autres événements majeurs s’en sont suivis et ont suscité l’attention du Chef de l’Etat qui, face à l’impasse et après une série de rencontres avec la classe politique, a chargé le président de l’Assemblé nationale Adrien Houngbédji de trouver les voies et moyens pour surmonter la crise. Le comité paritaire mis sur pied à cet effet, a donc pris une série de résolutions à travers une proposition de lois abrogative de la Charte des partis politiques et du code électoral et la modification éventuelle de l’article 80 de la constitution béninoise, qui pourtant n’a reçu l’assentiment ni des membres de l’opposition ni de la mouvance.
Faisant une lecture théorique et conceptuelle de la crise, Constantin Amoussou a fait savoir qu’elle viole les principes de l’Etat de droit mis en route au Bénin avec la tenue de la conférence nationale et caractérisé par la séparation des pouvoirs, en opposition à l’Etat du roi marqué par la confusion des pouvoirs. La crise actuelle fait suite à des abus de pouvoir, avec la volonté d’exclusion, sur la base d’un vote censitaire, affirme-t-il. Il dénonce la confiscation et la mise sous boisseau des déférents pouvoirs avec l’intrusion d’une nouvelle pièce par cour constitutionnelle, le vote de lois sans amendement par l’Assemblée nationale et la distinction de ‘’fautes mineures’’ par la Céna.
Sortir de l’impasse
Tenant compte du piétinement de la médiation, les participants ont pointé du doigt les députés de la majorité parlementaire qui, doutant de leur réélection du fait de leur positionnement sur les listes, n’ont aucun intérêt à ce que la crise connaissance un dénouement. Ils lancent donc la balle dans le camp du chef de l’Etat en vue de rallier ces députés à sa volonté de résorber la crise et au président de l’Assemblée nationale, d’engager des négociations avec ces députés pour une sortie honorable de la crise.
Thomas AZANMASSO