Accès à l’électricité dans les villages lacustres du Sud-Bénin “Nous espérons construire 3 ou 4 éoliennes…’’, dixit Médard Agbayazon

Le Laboratoire de fabrication numérique “Blolab“ a organisé jeudi dernier, une journée Low tech pour mener des recherches dans l’optique de produire plusieurs prototypes d’éoliennes avec pour finalité : favoriser l’accès à l’électricité de manière durable et à moindre coût (10 €) aux villages lacustres du Sud-Bénin. Il s’agit d’un projet de l’Institut de recherche pour le développement (Ird) et mis en œuvre en collaboration avec Blolab. Que comprendre de ce projet et de son impact ? Dans un entretien exclusif accordé à votre journal, Médard Agbayazon, fondateur de Blolab nous en parle. Lisez plutôt !!! 

Dites-nous, Médard, ce qu’il faut concrètement comprendre de cette journée Lowtech ?

Cette journée LowTech est la première d’une série qui va se succéder dans le but de produire plusieurs prototypes d’éoliennes LowTech, fabriquées à partir de composants recyclés. Nous avons besoin de tester nous-mêmes la fabrication et de nous confronter aux problèmes que cela peut poser, pour nous former avant de pouvoir par la suite encadrer des ateliers de fabrication à destination du grand public. Cette première journée a permis de construire une éolienne, mais qui ne fonctionne malheureusement pas bien car le moteur choisi nécessite une puissance trop importante pour générer de l’électricité. Nous allons tester d’autres moteurs la semaine prochaine avec l’équipe du BloLab.

Un projet de recherche qui devra déboucher sur des solutions d’accès à l’électricité à moindre coût. Parlez-nous des principales activités contenues dans ledit projet ainsi que les résultats attendus ?

Ce projet est un projet de l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD), mené en partenariat avec le BloLab. L’idée est de tester de manière concrète une solution pouvant répondre aux besoins en électricité dans certains territoires où l’accès à l’électricité n’est pas garanti et où les populations n’ont pas les moyens de payer l’installation d’un compteur et les factures mensuelles, notamment dans les villages lacustres de la commune de So-Ava. Ces solutions dites LowTech, si, elles sont adaptées au contexte local, pourraient permettre d’améliorer les conditions de vie des familles sans attendre la réalisation de grands projets de développement. L’éolienne pourrait être une solution à Ganvié par exemple, puisqu’il y a toujours un peu de vent sur le Lac. Surtout, l’idée est d’impliquer de manière pratique les habitants dans la mise en œuvre des solutions. Nous souhaitons notamment impliquer les jeunes et les former à fabriquer des choses et à innover par eux-mêmes pour répondre aux problèmes qu’ils rencontrent au quotidien. Cependant, ce projet est bien un projet de recherche. Nous ne visons pas l’autonomie énergétique de Ganvié mais surtout de documenter comment ces solutions peuvent être mises en œuvre auprès des populations, comment celles-ci impactent le quotidien, comment ces formations LowTech et l’esprit makers peuvent essaimer sur le territoire…

Dites-nous, les premiers résultats sont attendus pour quand ?

Les premiers résultats seront là en juin prochain. D’ici là, nous devons finaliser nos prototypes, puis organiser un atelier de fabrication à Ganvié avec une douzaine de jeunes. Nous espérons construire 3 ou 4 éoliennes et les laisser aux associations de jeunes là-bas pour les besoins quotidiens, notamment recharger les téléphones, brancher une lampe le soir pour étudier… Par ailleurs, ces actions avec le BloLab visent à innover pour imaginer collectivement des solutions en faveur de l’habitat de demain au Sud, plus durable, plus autonome, moins cher.

Propos recueillis par Aziz BADAROU

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