Les résultats définitifs de la cinquième Enquête démographique et de santé au Bénin (EDSB 5) ont été rendus publics. La présente enquête par sondage représentative au niveau national, fournit des informations dans plusieurs domaines comme la fécondité, l’activité sexuelle, les préférences en matière de fécondité et la connaissance et l’utilisation des méthodes de planification familiale, VIH/sida et des infections sexuellement transmissibles (IST) etc. Desdits résultats, il faut retenir que le taux de prévalence contraceptive est de 12% au Bénin alors que le pays s’est engagé à franchir la barrière des 20% à fin 2018…
12%, c’est le taux de prévalence contraceptive au Bénin et c’est que révèle l’enquête démographique et de santé 5 réalisée sur le terrain de novembre 2017 à février 2018. « Seize pour cent des femmes de 15-49 ans en union utilisent une méthode de PF quelconque dont 12 % une méthode moderne et 3 % une méthode traditionnelle. Les implants (5 %), les injectables (2 %), le DIU (2 %) et la pilule (2 %) sont les méthodes modernes les plus utilisées par les femmes en union. Près de 3 femmes non en union et sexuellement actives sur 10 (29 %) utilisent une méthode de PF quelconque dont 24 % une moderne et 5 % une méthode traditionnelle. Le condom masculin (11 %), les implants (7 %) et les injectables (3 %) sont les méthodes modernes les plus utilisées par les femmes non en union et sexuellement actives » précise le rapport de synthèse. Il faut également souligner que l’utilisation des méthodes modernes par les femmes en union varie selon le département, passant d’un minimum de 5 % dans le département du Couffo à un maximum de 19 % dans le département du Littoral. L’utilisation des méthodes modernes augmente sensiblement avec le niveau d’instruction ; 11 % des femmes sans instruction utilisent une méthode moderne comparé à 23 % des femmes ayant un niveau d’instruction secondaire 2nd cycle ou plus. L’utilisation des méthodes modernes par les femmes en union a augmenté de 3 % en 1996 à 12 % en 2017- 2018. L’utilisation des méthodes traditionnelles de PF a diminué au cours de la même période. Quand à l’approvisionnement des produits contraceptifs, il convient de préciser que des implants et des injectables sont obtenus auprès du secteur public. « Les sources d’approvisionnement de la pilule et le DIU sont plus variées entre le secteur public et le secteur médical privé. La moitié des utilisatrices du condom masculin (50 %) obtient cette méthode auprès des pharmacies et 31 % l’obtient auprès d’une boutique » lit-on dans les résultats définitifs de l’enquête. L’EDS V réalisée sur un échantillon de 15 928 femmes de 15-49 ans dans tous les ménages sélectionnés et 7 595 hommes de 15-64 ans révèle également qu’“un tiers (33 %) des femmes de 15-49 ans en union déclarent qu’elles veulent retarder la venue d’un enfant (retarder une première naissance ou espacer les naissances) de deux ans ou plus et 15 % déclarent qu’elles ne veulent plus d’enfants. Les femmes qui veulent différer ou arrêter la venue d’un enfant ont une demande en planification familiale ; la demande totale en PF au Bénin est de 48 %. Des résultats définitifs de la présente enquête réalisée par l’Institut national de la statistique et de l’analyse économique (Insae) avec l’appui de plusieurs partenaires techniques et financiers, il ressort qu’au Bénin, la demande totale en PF comprend les besoins satisfaits et les besoins non satisfaits en matière de planification familiale. « Les besoins satisfaits sont le pourcentage des femmes en union qui utilisent une méthode de PF. Dans l’ensemble 16 % des femmes en union utilisent une méthode de PF dont 12 % une méthode moderne et 3 % une méthode traditionnelle. Les besoins non satisfaits en PF sont la proportion des femmes en union non utilisatrices de méthodes de PF qui déclarent vouloir retarder ou arrêter les naissances. Trente-deux pour cent de femmes en union ont des besoins non satisfaits en matière de PF : 23 % pour différer et 10 % pour arrêter les naissances…Plus d’un quart (26 %) de la demande en PF est satisfaite par les méthodes modernes. Cette proportion est la plus élevée parmi les femmes ayant un niveau d’instruction secondaire 2d cycle ou plus » précise l’Eds V. « Durant le mois ayant précédé l’enquête, 45 % des femmes et 47 % des hommes de 15-49 ans n’ont été exposés à aucun message sur la planification familiale. Cependant, la radio et la télévision sont les sources d’exposition aux messages sur la planification familiale les plus populaires » peut-on également lire dans le rapport de synthèse.
Aziz BADAROU