L’initiative de concertations des autorités morales et religieuses entreprise par le Bloc des indépendants, par le bais de son président Francis da Silva, est intervenue un peu tard. Certes, on peut comprendre que les autorités morales et têtes couronnées avaient décidé de laisser le temps à la médiation entreprise par le président de l’Assemblée nationale sur injonction du chef de l’Etat, et qu’elles ne se sont engagées dans la recherche d’une solution de sortie de crise qu’après l’échec du consensus au Parlement. C’est sans compter avec la rencontre entre le chef de l’Etat et les présidents des Institutions, rencontre sanctionnée par la décision de poursuite du processus, entérinée par le conseil des ministres du lendemain. Mais quoiqu’on dise, l’initiative du Bdi porte déjà en elle les germes de son échec. La preuve, le calendrier établi pour le déroulement des concertations. Alors qu’on est tous pressé par le temps, le Bdi propose de dérouler ces concertations du mercredi 03 avril jusqu’au samedi 27 avril avant de restituer les résultats de ces concertations et les propositions des forces vives et autorités morales pour un dialogue inclusif. Soit plus de trois semaines de négociation qui vont prendre fin la veille du scrutin, étant donné qu’il ne peut avoir aucune prorogation du mandat des députés sans la révision de l’article 80 de la Constitution. Objectivement, cela ne s’inscrivait dans aucun délai. Aujourd’hui que le gouvernement a coupé l’herbe sous les pieds du Bdi, quelle suite donnée à cette initiative ? Francis da Silva et ses pairs ont-ils pris acte de la décision du chef de l’Etat de tenir les élections sans l’opposition ? Le Bdi a-t-il déjà mis un terme à sa série de concertations ou pense-t-il toujours que la situation peut être sauvée afin que les élections soient les plus inclusives possibles ?
M.M