Pour assurer la relève des marionnettistes au Bénin : Judes Zounmènou initie une pépinière à art de la rue

(Un pan important de l’économie culturelle touché)

Un nombre impressionnant d’apprenants sont réunis autour des arts de la marionnette vendredi 12 avril 2019 à l’espace culturel Artisttik Africa. La manœuvre qui a contribué à ce rassemblement est de Jude Zounmènou, le délégué général du festival des arts de la marionnette connu sous le vocable ‘’Téni Tédji’’. L’occasion était à la restitution des travaux d’atelier qui a servi à outiller les enfants en matière de la fabrication et de la manipulation des marionnettes. 

Il s’agit d’un projet qui entre dans le cadre du développement des arts de la marionnette. Et là-dessus, c’est le résultat final de tout un processus qui est restitué au centre culturel Artisttik Africa. Plus d’une cinquantaine d’âmes fragiles huilées à la fabrication et à la manipulation des marionnettes. Et comme si ce n’est pas suffisant, chacun d’entre eux est forgé et doté de la capacité nécessaire à conter des histoires avec à la clé, la mise en scène des marionnettes fabriquées de leurs propre mains. Tout ceci a été possible grâce à l’appui financier de ‘’Médecin du monde Suisse’’. Sur ledit projet, ce sont les quartiers les plus démunis de la ville de Cotonou qui sont ciblés à savoir : ‘’Djidjè’’, ‘’Ladji’’, ‘’Toyoyomè’’, ‘’Hindé1’’ et ‘’Hindé 2’’. A en croire Jude,  ce sont des quartiers où la pauvreté sévi à Cotonou et à cela s’ajoute la violence basée sur le genre ainsi que  la violence faite aux enfants. Or, l’un des objectifs fondamentaux du projet est de lutter pour l’éradication totale et sans condition de ces fléaux de la société en vue de contribuer par ricochet au bannissement de la pauvreté. Pour y parvenir, les enfants sont appelés à construire leur spectacle autour du thème : « Halte à la violence faite aux enfants ». Les enfants ont eu l’occasion d’offrir un coffret de spectacles au public essentiellement constitué d’autres enfants des établissements primaires d’Agla. La beauté des prestations réduisait ces derniers à l’ovation. Et à la fin de chaque spectacle une séance de quinze minutes de compréhension s’installe avec des interrogations qui trouvent systématiquement de réponse parmi ces écoliers assidus. Ils ont eu l’opportunité d’apprendre de ces séances, les différentes formes de violences qui existent à savoir : la violence coutumière, physique, morale, économique, sexuelle pour ne citer que celles-là. C’est une véritable séance de sensibilisation qui a donné une nouvelle dimension à l’art de la marionnette et ouvert la porte de l’emploi aux enfants.

 

Une fente de création de richesse…

 

Au départ, pour faire vivre la scène des marionnettes, les acteurs qui les manipulent sont en off et au moyen de leur voix et les ficelles sur lesquelles ils tirent, l’on voit simplement les marionnettes en actions et cela donne juste l’idée que ce sont elles qui sont réellement en action. Mais, Jude et son équipe, sur ce projet,  ont eu l’ingénieuse idée d’élargie le champ d’action aux enfants. De sorte qu’on voit les enfants et les marionnettes jouer simultanément sur la scène avec en off les enfants qui font bouger les marionnettes. Cette nouvelle méthode étend le champ des acteurs et permet à un grand nombre d’enfants de gagner leur vie à partir de l’art de la marionnette. Surtout quand on sait que la cible du projet est de sortir les quartiers déshérités de la misère. Par ailleurs, cette technique laisse entrevoir une sorte de miroir dans la mise en scène. Ce qui permet de faire facilement une double lecture de la représentation. Et le simple fait d’avoir choisi les enfants pour réaliser ledit projet, montre que les fléaux contre lesquels il est initié doivent être coupés à la racine, en vue de faire pousser une nouvelle génération d’hommes épanouis.

 

Teddy GANDIGBE   

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