Zones frontalières du nord-Bénin : L’Armée affronte la menace terroriste

La sécurité dans les zones frontalières préoccupe l’armée béninoise. Du 18 au 22 avril  2019, elle a mené une opération de grande envergure dans la zone frontalière avec le Burkina-Faso, un pays voisin confronté à des attaques terroristes ces dernières années. L’objectif est d’identifier puis neutraliser toutes les forces hostiles présentes dans la région.

C’est désormais la réponse du berger à la bergère. En réponse aux menaces djihadistes à ses portes, le Bénin a décidé de sortir l’artillerie lourde : c’est l’opération « Djidjoho » menée la semaine dernière par les Forces armées béninoises aux confins des frontières avec le Burkina-Faso. Ainsi, avec le déploiement de près de mille soldats dans cette région que des sources sécuritaires soupçonnent d’abriter des djihadistes en fuite de ce pays voisin, plusieurs suspects sont arrêtés et remis entre les mains de la Police républicaine. L’opération s’est essentiellement déroulée dans les parcs W et Penjari, et s’est étendue du département de l’Alibori, à celui de l’Atacora. Elle vise prioritairement à localiser et à neutraliser d’éventuelles forces hostiles tapies dans la région. C’est une action concertée entre l’armée et les forces paramilitaires telles que la Police républicaine et la Douane.

De sources militaires, cette mission est le fruit des instructions du Président Patrice Talon, par ailleurs chef suprême des armées. L’objectif  du gouvernement béninois est d’empêcher, par tous les moyens, de présumés djihadistes à agir sur son territoire.  A en croire les mêmes sources, l’initiative présidentielle participe au renforcement de la sécurité des zones frontalières de la partie septentrionale du pays. Et s’inscrit indubitablement dans le cadre des actions de lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent. Selon les explications du colonel Fructueux Gbaguidi, chef d’Etat-major de l’armée de terre, « Djidjoho » est une opération de grande envergure, conçue et préparée de longue date : « Les Présidents de la sous-région ont décidé de rendre la vie difficile aux éventuels groupes armés qui errent d’un pays à un autre. Le Bénin pour sa part a décidé de changer de modus operandi et de monter en puissance dans sa stratégie. Il s’agit de ratisser large en vue de nettoyer cette région. « Nous restons proactifs pour faire face à d’éventuels groupes hostiles qui voudraient mettre en difficulté notre pays », a martelé le colonel Fructueux Gbaguidi.

Pour des actions concertées

 

La lutte implacable contre les djihadistes avait commencé depuis l’année dernière. Ainsi, bien avant l’opération « Djidjoho », des actions concertées entre les différentes forces de défense et de sécurité avaient été menées en toute discrétion sur le terrain. En effet, tout est parti de l’opération « Otapuanu », déclenchée le 8 mars dernier par les autorités militaires burkinabè pour sécuriser les régions est et centre-est du Burkina-Faso, cible de plusieurs attaques terroristes ces dernières années. Traqués de toutes parts par l’armée burkinabè, les djihadistes pourchassés auraient trouvé refuge dans les zones frontalières avec certains pays voisins dont le Bénin. Informé d’une éventuelle présence de djihadistes sur son sol, le gouvernement béninois a préféré jouer la carte de la prévention en ordonnant le ratissage et le nettoyage des régions ciblées.

Quelques pays de la sous-région ont pris aussi des mesures sécuritaires pour parer à toutes menaces terroristes à leurs frontières avec le Burkina-Faso. C’est ainsi que le Togo a positionné à ses frontières du nord son armée, tandis que le Niger a décrété l’état d’urgence dans la zone frontalière d’avec le Burkina. Quant aux autorités gouvernementales ghanéennes, elles ont instruit leurs forces de défense et de sécurité à plus de vigilance aux postes frontaliers.

 

Mike Mahouna

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