Il y a plusieurs enseignements à tirer du scrutin d’hier. D’abord, ils ont menti au chef de l’Etat. Il y en a qui l’ont rassuré que les élections auront lieu et que rien ne se passera. Certaines d’entre ces personnes n’ont même pas pu voter. A Tchaourou, Savè, Parakou, et ailleurs, des bureaux de vote ont été saccagés. Des candidats sur les listes Up et Br se sont barricadés à la mairie de Parakou afin d’échapper à la vindicte populaire. La situation a été très tendue dans le septentrion notamment dans la 8e circonscription électorale. La résidence d’un député candidat aurait même été brûlée. Dans la partie méridionale, il n’y a pas eu d’incidents. Mais les populations ont manifesté leur désapprobation en restant carrément chez elles. Le boycott a atteint un record jamais égalé en trente années de démocratie. Il en est de même des bulletins nuls. Tout ceci est le signe que les gens ne sont pas d’accord que seuls les partis Up et Br soient retenus pour participer au vote. Certes, ils n’ont pu exprimer par la rue leur mécontentement. Mais ils ont attendu le jour du scrutin pour le faire en choisissant la voie de boycott. Ce comportement de la population doit être interprété par le chef de l’Etat comme un désaveu de sa politique. Maintenant, on sait que si l’opposition était allée aux élections, c’est à un vote sanction qu’on aurait assisté. Ce qui veut dire que les dernières mesures sociales prises par Patrice Talon n’ont pas réussi à inverser la tendance en sa faveur. Tellement, les gens sont déçus de la gestion de la Rupture en trois années de pouvoir, qu’ils sont prêts à en découdre avec le régime par la voie des urnes. On les a abusivement empêchés de le faire. Mais d’une manière ou d’une autre, ils se sont exprimés hier. Ils ont envoyé un message au chef de l’Etat.
M.M