Les portes de la quinzaine de la photographie sont ouvertes samedi 27 avril 2019 à l’espace ‘’Passerni’’ situé à Wologuèdè. Initié par le photographe professionnel Didier Kpassassi, ce rendez-vous fait du Bénin le carrefour de la photographie sous toutes ses dimensions chaque année.
L’expédition a commencé par le vernissage de la photographe belge Lucie Appart. ‘’Tshata, l’économie de la débrouille’’ c’est le titre de l’exposition qui a ouvert l’aventure photographique dans laquelle Didier Kpassassi et son équipe ont embarqué les photographes professionnels du Bénin et d’ailleurs. Cette exposition présente des photos qui retracent le quotidien des enfants de la rue. Ils sont une quinzaine à qui Lucie a distribué des appareils photo jetables. L’objectif est de permettre à cette couche vulnérable de faire l’expérience de la prise d’image tout en relatant par celle-ci leur propre vécu. De cet exercice d’amateur est sorti plein d’images agréables les unes que les autres. Des images vivantes montrant ces enfants sur les tas d’immondices, couchés sous des camions gros porteurs en stationnement, en promenade devant des étalages des vendeuses de nourriture, échangeant les fruits de leur tri d’ordures avec maman Brice contre de l’argent. En réalité la photographe est partie du constat selon lequel « au Bénin, le travail des enfants est largement répandu. Selon les études de l’Unicef, 52% des enfants sont exploités là où 40 % de la population vit sous le seuil de la pauvreté. 7800 enfants sont en situation de travail selon l’Insae ». Et c’est pour concrètement faire toucher du doigt le contenu de ces données que Lucie à faire l’option de travailler avec l’organisme ‘’Terre Rouge’’ en vue de révéler cette condition exécrable de travail des enfants. Cette quinzaine de la photographie, selon son initiateur Didier Kpassassi, sera une occasion exceptionnelle pour les professionnels d’écrire à leur manière l’histoire par le biais des images.
Teddy GANDIGBE