Mercredi 1er mai 2019, prétextant d’un rassemblement non autorisé, les abords du domicile de Cadjèhoun à Cotonou, de l’ancien Président de la république Boni Yayi ont été pris d’assaut par des éléments de la Police républicaine. Les populations des alentours craignant une tentative d’arrestation de l’ancien chef d’Etat se sont constituées en boucliers humains devant le domicile de Boni Yayi. Il s’en est suivi des échauffourées qui ont duré deux jours entre populations et forces de l’ordre. Aujourd’hui, le calme est revenu mais on note toujours une présence impressionnante de l’armée devant le domicile de l’ancien président qui se voit ainsi privé de sa liberté d’aller et venir. Une situation qui ressemble à une assignation à domicile.
Boni Yayi est-il en résidence surveillée ? Depuis mercredi dernier, la situation de l’ancien chef d’Etat ressemble à une assignation à domicile qui ne dit pas son nom. Prise d’assaut par une horde de policiers républicains, la rue du président d’honneur du parti Force cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) a été le théâtre d’affrontements entre populations et forces de l’ordre. Le calme revenu, les forces de l’ordre n’ont pas encore libéré la rue menant au domicile de l’ancien chef d’Etat. Depuis le jeudi 2 mai dernier où ces affrontements ont pris fin, Boni Yayi subit une torture morale que nul ne saurait expliquer. En effet, plusieurs de ses proches et garçons de courses ont été arrêtés. Plus de gardes rapprochés ni de chauffeurs pourtant à lui conférer par la Constitution. Tout ceci sans aucune raison officielle. Confiné dès lors à son domicile, la sûreté de Boni Yayi est réduite presqu’à sa propre personne. Contraint à gérer cet empiétement militaire depuis près d’une semaine, l’homme ne sort presque plus. Craintif, il est obligé de ne recevoir ses hôtes, qu’à la maison. Si tant est que le calme est revenu dans la ville, que chaque citoyen vaque déjà librement à ses occupations, qu’est-ce qui justifie encore le défilé militaire qui continue d’être observé aux alentours du domicile privé de l’ancien Chef de l’Etat ? Cette psychose ajoutée aux arrestations des proches de l’homme et à l’affaiblissement de sa garde sécuritaire privée montrent que toutes les conditions sont réunies pour que l’on assimile l’épreuve que traverse actuellement Boni Yayi à une mise à résidence surveillée ardue, qui rend déjà sa famille, son parti politique et toute l’opposition perplexes.
Janvier GBEDO (Stag)