Dans la crise que traverse notre pays du fait des élections législatives non inclusives et surtout face à la montée des actes de violences enregistrés, les rois, sages et têtes couronnées de Parakou ont donné de la voix le dimanche dernier.
Mais, contre toute attente, comme de simples roitelets, au lieu d’appeler les différentes parties en cause, à la paix, ces derniers se sont comportés en de véritables pyromanes.
Par la voix du roi de Wansirou, leur porte-parole, ces têtes couronnées, ont pris parti pour un camp, notamment celui de la mouvance, vouant aux gémonies les forces de l’opposition. Le comble est qu’ils ont même désigné, on ne sait par quelle alchimie, le responsable ou l’instigateur des violences enregistrées les 28 Avril et 1er mai 2019. Poursuivant dans leur démarche belliqueuse, ils ont demandé au Chef de l’Etat, de faire subir les rigueurs de la loi, au coupable désigné par leur soin. Une attitude en porte à faux avec la posture de neutralité qui devrait être la leur.
Mais avec un peu de recul, on devrait s’y attendre.
Nombreux parmi ces têtes couronnées sont inféodées aux actuelles autorités politiques de la commune de Parakou. En réalité, que peut-on attendre de mieux de l’actuel roi de Parakou, qui a été nommé et installé par l’actuel locataire de la municipalité de Parakou en violation flagrante des règles en la matière ?
Pour ce qui est du cas du roi de Wansirou, ça n’a été une surprise pour personne de le voir dans cette posture. Car, chassez le naturel, il revient au galop. Le roi Sanrigui, puisque c’est de lui s’agit est un acteur politique, président d’un parti politique, il a été membre de l’Alliance Soleil, cette alliance qui fait partie intégrante de l’un des Blocs en compétition. Administrateur civil, il a été adjoint au maire. Il a même, un de ses fils qui occupe un important poste dans le circuit financier de la municipalité de Parakou.
En clair, ce sont des manipulables à merci. En témoigne le lieu choisi pour faire la déclaration, la mairie de Parakou, c’est à croire qu’aucun des palais de ces rois ne peut abriter une simple déclaration.
Franchement, ils sont passés à côté. L’on est maintenant en droit de se demander si le véritable objectif de cette sortie n’était pas de livrer un homme à la vindicte populaire. Mais si tel était le cas, c’est aussi un échec, car comme dans toutes les villes du pays, plus de 70% des Parakois rejettent le processus électoral sans l’opposition. La morale est carrément dans les chaussettes.
M.M