La Ville capitale du Bénin, Porto-Novo est entièrement militarisée. A quelques heures de l’installation des députés de la 8e législature, Porto-Novo se réveille avec une présence massive des forces de sécurité publique de part et d’autre de l’Assemblée nationale et à tous les grands carrefours de la ville aux trois noms.
L’Armée ne veut pas des surprises désagréables qui pourraient entacher la cérémonie d’installation des députés de la 8e législature. Après les manifestations meurtrières des 1er et 2 mai à Cotonou, le risque est grand que Porto-Novo verse dans la contestation post-électorale en ce jour où il est prévu l’installation de députés élus d’élections sans le Prd et les partis de l’Opposition. Pour parer au pire, l’armée a quadrillé toute la ville de Porto-Novo depuis hier. A tous les carrefours à travers la ville, la Police républicaine est fortement présentée. A la descente du pont de Porto-Novo, à l’entrée de la ville, aux environs de 17h hier, mercredi 15 mai 2019, on pouvait dénombrer une dizaine d’agents de la Police républicaine. Après le contournement de la Place Bayol, au niveau du collège Notre Dame jusqu’à la devanture du Tribunal de première classe de première instance de la ville de Porto-Novo, en passant par le Centre Hospitalier du Département de l’Ouémé, puis derrière le Jardin des Plantes et de la Nature et le siège de la Haute Cour de Justice, la ceinturant l’Assemblée nationale est jonchée de chicanes. Aucun carrefour n’est délaissé. Il y a eu fort redéploiement des éléments de la Police républicaine. L’opération trois policiers pour un carrefour sous laquelle Porto-Novo vivait, a été renforcée. De l’Hôtel de ville au quartier Agbokou, au carrefour du Tribunal, le constat est le même. Les forces de l’ordre sont présentes. Du carrefour Adjarra-Docodji au carrefour cinquantenaire en passant par les carrefours Catchi, 4 canards, Y et Ouando, les hommes en uniformes de la Police républicaine sont remarqués. Presque sur tous les tronçons, il y a une forte présence des éléments de la police. À tout ceci s’ajoutent les patrouilles motorisées avec des engins à deux roues et à quatre roues qui sont très mobiles et remarquables du fait du renforcement du nombre qu’elles faisaient. On note aussi à l’ancien siège de la Compagnie de la gendarmerie à Pobè-Laga, la présence des engins d’émeute. Ainsi la ville de Porto-Novo est sous haute surveillance policière. Ceci est dû à dame rumeur qui annonçait une situation pareille à celle vécue les 1er et 2 mai passés à Cotonou. C’est d’ailleurs pour cette raison que l’Assemblée nationale est gardée par un fort contingent des éléments de la garde républicaine qui ont pris d’assaut l’esplanade et l’intérieur de l’Assemblée nationale. Ces derniers ont même transformé une partie de l’intérieur de l’Assemblée nationale en un camp militaire. Le nouveau commandement de la garde républicaine en fonction à l’Assemblée nationale entend maintenir le cap jusqu’après l’installation de la 8ème législature.
Kola PAQUI