Allaitement maternel : Ces seins qui tuent !

Qu’il est bon de donner vie et de pouvoir  être appelée  »maman » ou  »mère », s’exclament-elles ce 27 mai! Loin d’un titre gonflant, reconnaissent-elles tout de même, il est, à l’arrivée, un appel à des responsabilités. Entre autres, l’allaitement maternel. Il est, en effet, bien de donner le sein à son bébé. Mais meilleure reste la manière et les risques à ne pas encourir. Il n’est pas, en fait, rare d’entendre que telle mère a donné la mort à son nourrisson en l’allaitant. Une mort généralement par détresse respiratoire. Allaitement maternel, ces seins qui tuent! et c’est l’univers que nous pénétrons pour le compte de ce numéro de votre page santé de ce mois espérant que la célébration de la fête des mères fut!

 

Généralement après l’accouchement, les mères sont soumises à des conseils des sages-femmes et autres, notamment sur comment allaiter le nouveau-né. Tout commence d’abord par le nettoyage du mamelon et les différentes positions conseillées pour nourrir le bébé au lait maternel. Dans sa parution en octobre 2016 sur ‘’L’allaitement maternel : une richesse mal exploitée’’ votre journal a exploré les diverses manières recommandées. Pour rappel, il était écrit que pour une bonne montée du lait, l’adoption des bonnes positions d’allaitement est nécessaire. Généralement, trois positions sont admises (Ndlr : voir images) : position «berceau » ou de la «madone », position «couchée», et celle du «ballon de rugby». L’essentiel, est que la maman et son bébé soient en position correcte pour ne sentir aucune douleur. La position la plus classique est celle de la «madone». Le  bébé est face à sa maman, ventre contre ventre, l’avant-bras de la maman est contre le dos du bébé et la paume sous ses fesses. L’oreille du bébé ne touche pas son épaule et sa tête est légèrement inclinée en arrière. Avec la 2ème main, la maman peut insérer le sein dans la bouche de l’enfant. La bouche doit envelopper la grande partie de l’aréole. Le menton du bébé doit toucher le sein et le nez un peu dégagé. Et voilà qui est clair. Seulement, toute chose en soi, comporte, dit-on, un risque, et, l’allaitement, quelle que soit la position ne se soustrait pas non plus à cette assertion. En effet, reconnaissons ici, une position recommandée mais dont l’usage dans certaines conditions, vu les préjudices, doit être évitée. En effet, la position couchée, bien que conseillée, aux dires de spécialistes de la santé, doit être évitée tard dans la nuit ou même dans la journée alors que l’allaitante est sous le coup de la fatigue et du sommeil. En tout cas, ce conseil, sans cesse, revient au bout des lèvres de nombre de personnes qu’elles soient du secteur de la santé ou pas. Elles recommandent impérativement aux mamans, quel que soit le poids de la fatigue, de rester assises si elles doivent allaiter le bébé quand celui-ci, saisi de faim, se réveille par exemple au milieu de la nuit pour réclamer le sein. Ça garde, selon leurs dires, le bébé de beaucoup de risques, notamment, de la mort.

Témoignages

Quelle ne fut la joie de cette mère de triplés après la naissance des trois êtres qu’elle portait. Que ne fut par la suite sa désolation cet autre jour, où, à son réveil, un des trois qu’elle allaitait la nuit précédente, s’est éteint. Sous le poids de la fatigue, raconte-t-elle, quand le bébé s’est mis à chialer dans la nuit noire, elle n’a eu d’autre choix que de rester coucher pour lui donner la têtée. Malheureusement, poursuit-elle, elle sera emportée par le sommeil. Au réveil, le bébé ne respirait plus. La mort dans l’âme, cette autre maman d’une naissance raconte sa déveine. Couchée et prise de sommeil en lui donnant le sein, son bébé finira par s’éteindre. La cause, elle ne sait. De son côté, cette allaitante peut se réjouir. La veine était au rendez-vous. Elle a pu, en effet, se réveiller avant que son bébé ne parte définitivement. Sous l’emprise de la fatigue, elle aussi, tard dans la nuit, aux cris de son bébé s’est réveillée. Le sein, à celui-ci aussi, sera donné alors qu’elle est restée couchée. Emportée par la suite par le sommeil, des heures après, elle se réveilla le cœur battant ; confie-t-elle. Le corps de sa petite fille à peine de trois mois d’âge était en partie raide. «Je me suis mise à la pincer, la remuer fortement, jusqu’à ce qu’elle se réveille», fait-elle savoir. Un peu d’assoupissement, un peu dormir et la catastrophe est donc manifeste. Dans cette réalité, des langues de victimes restent closes de peur d’être traitées d’assassins ou autres.  Des palliatifs alors, ces mères essayent d’en trouver. Mais là aussi, rien n’est moins sûr. On n’est pas tout à fait à l’abri. «La nuit, ma fille s’est réveillée en pleurant. Elle avait faim. Puisque j’étais hyper fatiguée et qu’il m’a été déconseillée de donner le sein en étant couchée dans ce cas-là, je lui ai donné le biberon. Mais, elle était couchée et je gardais ça. Je ne sais pas à quel moment le sommeil m’a emportée. Au réveil, mon enfant avait la bouillie partout. Il y avait les traces de bouillie sur son visage. Au niveau surtout du nez et des oreilles. Je remercie Dieu qui m’a gardée du pire parce que ce qui s’est passé est un miracle. Je n’arrive pas à m’expliquer comment la bouillie n’est-elle pas entrée ni dans ses oreilles ni dans son nez alors que les signes des traces étaient évidents», raconte cette autre mère qui a vu son enfant de 6 mois d’âge sauvée de façon miraculeuse. Et quand on sait que les miracles ne sont pas toujours au rendez-vous, ne faudrait-il pas prendre ses responsabilités ? Pour une mère, dit-on, aucun sacrifice ne sera de trop pour garder le fruit de ses entrailles du pire. La fatigue des mères après une journée remplie, n’est certes pas à banaliser. Mais, il va falloir trouver des approches pour contrer ce phénomène qu’il nous plaît d’appeler ‘’les seins qui tuent’’ qui ne cesse d’enregistrer de témoignages. La faute, en effet, n’est pas toujours au  »sorcier » du village souvent cité.

En vérité…

D’entrée, souligne Colette Adandé, la position couchée, est l’une des meilleures positions requises pour l’allaitement maternel. Ce qui se passe en réalité, explique-t-elle, c’est que, «quand on reste couché pour donner le sein aux enfants, ceux-ci régurgitent, boivent le sein de travers et puis, ça crée des problèmes respiratoires aux enfants». Des encombrements, poursuit-elle, qui empêchent certains enfants de respirer. «La conséquence, c’est qu’il y a détresse respiratoire chez ceux-ci, ce qui peut entraîner la mort», fait savoir la sage-femme. Toute chose qui pourrait être évitée, parce que contrôlée, puisque la nourrice suit tout de près et observe chaque geste de son bébé. Mais sous l’effet de la fatigue, le sommeil tenace, le pire s’est vite produit. Pourquoi ne pas alors, quelle que soit la fatigue, réunir toutes ses forces, s’asseoir, afin de nourrir son bébé et veiller sur ses faits et gestes ? C’est, certainement un sacrifice. Seulement, le dicton renseigne qu’avoir une nouvelle naissance, c’est avoir un nouvel emploi et un nouvel engagement face à l’humanité.

 

 Cyrience KOUGNANDE

Allaitement maternelNationalSciences et Santé
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