Annonce de mesures coercitives par le Procureur : La réplique des avocats de Yayi

Le Chant d’oiseau de Cotonou a servi de cadre, à une sortie médiatique des avocats de l’ancien Président de la République Boni Yayi. Objectifs ; rétablir la vérité selon eux, à propos de la déclaration du Procureur de la république près le tribunal de première instance de Cotonou et expliquer les réelles intentions qui sous-tendent les mesures coercitives que le juge entend prendre contre leur client, suite à ses deux auditions infructueuses.

 

Paul Kato Atita et Renaud Agbodjo expriment leur stupéfaction et désolation, quant aux propos de Mario Metonou, lors de son point de presse d’hier. Si d’après les dires du Procureur Mario Metonou, Boni Yayi est directement impliqué dans les manifestations funestes du 1er et 2 mai et que par son refus d’être auditionné deux fois, le juge a décidé de prendre des mesures contraignantes à son encontre, Maitre Kato Atita ne s’en revient pas et explique ce qui fonde ses angoisses. D’après lui et face à la presse, le contenu du communiqué lu par le Procureur n’est que la perception du gouvernement, vis-à-vis de Boni Yayi car à l’entendre, le Procureur n’est que le représentant du Ministre de la justice qui par ricochet, est membre de ce même gouvernement. Dans son développement, ce délégué de Boni Yayi devant la loi s’est posé la question de savoir si tous les éléments justificatifs avec preuves à l’appui, qu’ils ont présentés au juge pour motiver l’incapacité de son client à être auditionné ont réellement servi à quelque chose. « Des mesures coercitives interviennent, si l’intéressé refuse délibérément de se présenter à la justice. Mais Boni Yayi n’a, à aucun moment refusé d’être auditionné par le juge. Il a juste demandé ce qu’on a tout le temps rappelé. Mais nous savons où ils veulent en venir. Ils veulent le lier par la procédure comme quelqu’un qui a commis un forfait. Ils veulent juste l’inculper. Une fois inculpé par le juge d’instruction, ils vont mettre ses biens sous décision de justice. Et là, ils pourront le laisser aller se soigner. De ce fait, ils peuvent faire un procès en son absence, le condamner et se servir de ses biens saisis pour dédommager ceux dont les biens matériels ont été vandalisés. Ils forcent une procédure sans tenir compte des lois ni des réalités sociologiques de notre pays », révèle l’Avocat.

A Maitre Renaud Agbodjo d’ajouter…

 

A la suite de Maitre Paul Kato Atita, son collègue Renaud Agbodjo a quant à lui, fustigé l’attitude du Procureur, dans le dossier. Pour lui, les déclarations de Mario Metonou en plus d’être regrettables, jettent du discrédit sur sa propre personne. « Rassurez-vous, nous n’avons rien contre lui. C’est un Magistrat que je respecte. Mais avec sa manière de conduire ce dossier, il a déjà violé royalement l’article 12 du code de procédure pénale car, n’ayant en aucun cas respecté le secret de l’instruction, dans l’affaire. Et puis, il affirme que Boni Yayi est directement impliqué dans les évènements du 1er et 2 alors que c’est depuis ce même 1er que son domicile a été encerclé. Ça prouve d’ailleurs qu’on le tient déjà responsable d’un acte, avant même que cet acte ne soit posé. Comment le Procureur arrive-t-il à établir la culpabilité de quelqu’un sans que la personne ne soit en amont inculpée ? Boni Yayi n-a-t-il plus droit à la présomption d’innocence ? Tout montre déjà que c’est préméditée, la cabale contre lui », déplore l’homme de droit. Toujours dans la suite de ses idées, il n’a pas manqué de s’offusquer par rapport à la façon dont le Procureur se fait porte-parole du juge. « Le procureur dit que le juge a décidé de  prendre des mesures coercitives contre Boni Yayi. Mais depuis quand le procureur vient annoncer ce que doit faire ou  ne pas faire un juge ? Est-il devenu son porte-parole ? Tout ce qui se fait est un planning. Juste avec ces mesures coercitives, ils veulent formaliser la violation des droits de l’Homme dont fait objet l’ancien Chef de l’Etat depuis plus d’un mois », a rajouté Renaud Agbodjo. Pour finir, Maître Paul Kato Atita est revenu sur les préalables à réunir, pour que Boni Yayi soit écouté par la justice. « Il faut que l’état de siège soit levé et qu’on lui dise clairement celui qui a donné l’ordre pour qu’il soit envahi par les forces de l’ordre, sans raison. Il ne va pas se soustraire à la justice. Il a déjà été écouté une fois dans ce pays alors même qu’il était Président de la République. Donc, si ces conditions sont satisfaites, alors il  se présentera lui-même au juge », a-t-il conclu.

 

Janvier GBEDO (Coll.)

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